dimanche 30 mars 2008

Mirleft express

Sous les pavés la plage ?
Une formule liée éternellement à Mai 68, mais pour profiter de notre beau long week-end de Noël national, notre plage nous sommes allés la chercher direction sud sud, à la recherche du beau temps. Nous avons trouvé et le beau temps et les plages, dans un Bagdad Café en bord de mer.



Mirleft (le prince des navets, en berbère) est une ville qui se vit comme un coup de cœur.

Avant de l’atteindre, on vit déjà un road movie fascinant. Des paysages à couper le souffle, des arrêts photo à répétition, les histoires qui défilent, des personnages hauts en couleur, le Maroc qui tient fièrement son 1er rôle.

Pluuuuuusieurs heures plus tard, au détour d’un virage, elle apparaît, l’air de rien. Au premier abord, il faut avouer que cette bourgade ne paye pas de mine.
On se dit que, comme d’habitude, les prescripteurs en ont trop fait.
Qu'à cela ne tienne. Passons la nuit, et au pire des cas, nous reviendrons jouer du coude avec la colonie casaoui qui a envahi Marrakech.

Nous n’aurons pas à le faire. L'âme de Mirleft va nous ensorceler à grand renfort de Tafoukt (soleil) et Aman (l'eau).

Le lendemain, nous partons à la recherche de l’iode et du sable blanc les plus enchanteurs.
Arrivés à El Gzira, le ciel nous tombe littéralement sur la tête. On peste pendant les 15 minutes où la pluie nous cantonne dans le café du coin, cerné par la gadoue.
On en profite pour filmer les pêcheurs, installés sur des chambres à air XL, et qui restent au large pour fuir le courant du rivage.
Puis le tafoukt le plus étincelant réapparaît, et nous nous ruons sur le sable, à la recherche d’une bronzette qui décimera temporairement cette blancheur d’aspirine.
A mi-cuisson, nous décidons de partir jouer aux amazones et Robinson Crusoë, à la recherche de renfoncements et grottes que nous trouverons et que nous mitraillerons à la japonaise, dans les postures les + invraisemblables.

La journée s’achève en mode écrevisse, et le soir, pas de folies. Ce n’est pas le lieu. Discussions et récits fascinants de baroudeurs globe-trotteurs autour d’un tagine berbère ou, pour les indécrottables citadins, dîner couci couca dans la maison d’hôte in (forcément en hauteur) du coin, voire un verre pas prétentieux dans l’hôtel bar référence de « l’avenue principale ».

Le lendemain, nous irons à la découverte du Mirleft vu d’en haut, et des villagillons alentours, au volant de petits bolides nerveux à 4 roues.
Je me prends pour Peter Fonda dans Easy Rider, sauf que je suis bien sanglée dans mon casque flottant et que notre moniteur se retourne toutes les 2 secondes pour vérifier que nous ne dirigeons pas vers le fossé. On fait avec le rock’n roll qu’on peut !
C’est surtout lors de cette journée que le charme mirleftien nous subjugue.
En haut des collines Hauts de Hurlevent, la vision de la nature pré-désertique opère à 100%.
La découverte de la plage sauvage dans l'après-midi (des kms de sable, l'Atlantique "vagueux" qui vient se jetter sur les rives, et pratiquement aucun plagiste) achèvera les dernières hésitations des pratiquants farouches de la jungle urbaine que nous sommes.

Le lendemain, nous quitterons Mirleft le sourire aux lèvres, la tong fière, le tube de biafine vidé, la persistance rétinienne de tous ces paysages magnifiques, et le coeur remplit de la gentillesse et de l'humanité des habitants du cru.

Les Nass El Ghiwane joueront en boucle, tout le long du trajet (10 heures, dont une pause déj et une heure de bouchon au péage de Settat !), et Fine ghadi bia khouya sera décrété hymne du séjour et de la marocanité retrouvée.

Casa nous a manqué, mais quitter le monde du silence de Mirleft pour replonger dans la « tebkhira casaouia » (merci Hoba Hoba) sera difficile. Le réveil du lendemain le sera encore plus.


P.S : Ceci est vraiment le bref résumé d'une citadine qui cherchait à sortir des sentiers battus ... il y a le Mirleft surfeur, le Mirleft post-hippy, le Mirleft retraite inspiratrice de rocker (les 2 Jimmy, Hendrix et Page, y ont séjourné), le Mirleft soixantenaire ... Mirleft ne se veut ni FRAM ni frime !
Et surtout Mirleft se vit ... elle ne se lit pas :)

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Je confirme

[Avant de l’atteindre, on vit déjà un road movie fascinant. Des paysages à couper le souffle, des arrêts photo à répétition, ]

Parcontre-là , aucune idée [les histoires qui défilent, des personnages hauts en couleur,]

Les prescripteurs m'ont joyeusement mis en amlgame entre la plage mirleft ,& lgzira ( à 10 km audessus de sidi ifni)

Lgzira je l'ai croisé par hasard !

Quand je la décrivais au habitant de la ville , ils ne l'ont pas reconnu !

Je découvrais plage sur plage ,déception sur déception , pas de lgzira !

& puis je découvre une pancarte improbable indiquant que c'est lgzira ( pour l'anecdote, je ne savais pas qu'elle s'appellait lgzira , ce qui accentuais l'aventure)

... & puis je découvre l'endroit :)

Re-anecdote ; je me prends pour sawyer dans lost, je pars à la découverte des grottes , tout seul... & puis je croise une à la beauté envoutante !

C'est aussi attirant qu'un tunnel pour enfant de chez mc donnalds !

je rentre , je rentre pas ... je m'avance , je découvre des traces d'animal ...hum !

je prends une 'tite pierre pointu , et je fonce...,la texture du sable m'indique qu'en marrée haute le 'tit tunnel que j'emprunte devient aquatique...

Anonyme a dit…

Mirleeeeeeeeeft!!!
que de jolis souvenirs! il ya plusieurs façons de vivre cette ville, comme tu l'as si bien dit! la seule fois où j'y suis allée, c'était dans le cadre d'un road trip sur la côte marocaine avec des amis surfers qui hésitaient entre devenir hippies, teuffeurs ou jeunes cadres dynamiques.
je me souviens que j'étais même pas majeure et que je vénérais Nass el ghiwane, Led Zeppelin et bob Marley! on faisait du camping sauvage, des intermianbles feux de camp, et on se réveillait à 6H le matin, assommés par le soleil de plomb, et affamés de l'indescriptible océan bleu. la BO de l'époque était loin d'être roots: Carl cox et Paul oakenfold plantaient le décor dès le petit matin, et les journées filaient comme un clip de MTV: du surf pour les initiés, de la bronzette pour les autres, et bcp de musique!
quand je suis rentrée de ce voyage, et que j'ai appris à mon père que j'avais découvert une partie de mirleft, j'ai été très surprise de l'entendre me raconter le voyage qu'il avait fait avec ses amis dans le sud marocain, 30 ans auparavant...
ya pas à dire, mirleft a bcp de choses à dire, et dévoile à chaque fois une facette d'elle différente, à en croire les récits de ceux qui la connaissent bien.
Ce qui m'inquiète, c'est que tu parles d'hôtels et de maison d'hôtes...
Mirleft est elle dépossédée de sa beauté brute, comme le fut Taghazout au début de ce siècle, violée dans ses falaises par des projets touristiques inhumainement urbains ou encore Chefchaouen, où sont organisées depuis kabila des excursions pour découvrir "le pont de Dieu"?? (sans oublier l'accent lyautéen qui va avec...)

en tous cas merci pour ce beau voyage à Mirleft, et l'autre voyage dans les bons souvenirs!!!
j'espère que tu as peauffiné ton bronzage et que je serai fière de toi quand je te verrai

PS: ton mail: WAOU!!! (merci beaucoup!)
PPS: simsim je mérite le preums, jai lu ton article hier dans la nuit (avec 0 com) mais j'étais au fond de mon lit, les yeux révulsés avec 40 de fièvre, un peu comme toi il y a quelques semaines! et je le mérite d'autant plus que ça va pas mieux aujourd'hui, mais que même entourée de 1000 kleenex usagés et autres joies de la maladie, je te ponds quand même 100 lignes de com!

Couscous Poulette a dit…

Bélier : En fait, Legzira est avant Sidi Ifni, en laissant Mirleft derrière soi :)
Je t'avouerais que les "tunnels" j'ai préféré ne pas m'y aventurer, disons que la tenue n'aidait pas non plus ... aussi amazone que je me serais voulu durant ce séjour :) Et la plage sauvage !!!! Aucune mention dans ton comment de la plage sauvage ! :)

Zazie au fonds de son lit :( J'apprécie l'effort du comment à sa juste valeur ;)
Mirleft ... je t'avouerais, au risque de tuer le mythe, qu'il y a une maison d'hôte big format sur les hauteurs de la ville, au moins 1 maison d'hôte riquiqui très sympa, et l'autoroute jusqu'à Agadir à l'horizon 2010 ou 2012 (fini le road trip).
Pour la zic, toutes ces étendues vides mais somptueuses n'ont pu qu'inspirer les 3 poètes des temps modernes que tu as cité. Pour Led Zep, Jimmy Page a donc séjourné sur place, pour Bob, ich weich nicht (ortho?)! Mais bon, il a laissé des dreds partout et un air un peu Jamaïque lancinante dans les environs.
Ce qui me dérange vraiment ce sont plus quelques relents coloniaux moyens, qui ternissent l'esprit démocratique et ouvert du coin.

Pour le surf, il y a une école de surf, donc même les novices peuvent s'y mettre !!! ;)

Anonyme a dit…

[Je t'avouerais que les "tunnels" j'ai préféré ne pas m'y aventurer, disons que la tenue n'aidait pas non plus ... ]

# T'étais en Robe de soirée rouge vif ?


[Aucune mention dans ton comment de la plage sauvage !]

Déjà que je cherchais legzira sans savoir qu'elle s'appelle legzira , alors la plage sauvage... :)

Peut-etre que j'y ai fais un peu de body-surf...

[ il y a une maison d'hôte big format sur les hauteurs de la ville ]

Du fond d'une plage ,pas très sauvage , vu qu'il y avait des gens qui bronzaient... & un 'tit stand qui servait des tajines gratuitement ( c'est juste pour faire rêver Zaz, c'est tout )

il y avait même un escalier en ciment je présume, qui permettait de descendre du haut de la montagne à la plage sans problème...ouf !

une fois en bas , je lève mes yeux en haut de la montagne , j'apperçois une maison ( c'est un euphémisme , pour ne pas heurter Zaz ) , c'est ça la maison d'hôte ? Dans ce cas comment ils appellent cette plage ? la mi-sauvage ?


# Zaz , c'est pas pour rien que le signe du bélier est en haut de l'horoscope !

& puis c'est assez vague ton justif :

[PPS: simsim je mérite le preums, jai lu ton article hier dans la nuit (avec 0 com) mais j'étais au fond de mon lit, les yeux révulsés avec 40 de fièvre]

Tu ne nous as pas dit la couleur de ton pyjama !

Couscous Poulette a dit…

Bélier :
1) presque, vert pomme
2) faut copiner avec les riverains ... la plage sauvage, je ne l'aurais jamais deviné
3) Maison d'hôte en hauteur pas vs la plage, mais vs Mirleft en elle-même ... au fonds de la rue principale (que tu ne peux pas rater pour le coup, bagdad café que j'te dis), il y a un écriteau qui l'indique. Si ta quête se fait en pleine nuit, vogue la galère ! Pour peu que tu te trompes de route, tu te retrouves sur un chemin qui longe un précipice trèèèès précipice (sans garde fou, je précise). Quand tu amorces ton demi-tour (serré serré serré), ta mémoire te rappelle sournoisement toutes ces scènes de ciné où un personnage fait un magnifique vol plané dans le vide, au volant de son bolide (cf le père de Lula, dans Sailor & Lula ... ça c'était pour faire plaisir à zazie).
Et puis merci de noter qu'en matière de preums, la nouvelle loi couscousien décrète qu'il se décerne proportionnellement à la température corporelle au moment de l'émission du dit comment.
Si c'est pas du chouchoutage flagrant ça ! :)

Anonyme a dit…

ah je m'en rappel [le père de Lula, dans Sailor & Lula]

Chut , ne le dit pas à zaz !
les films m'ennuient , la bande d'annonce me suffit !

Anonyme a dit…

simsim!!! tu es royale!!!
dois je comprendre que tu as honoré ta promesse et enfin visionné mon film culte???
tes impressions?????

belier: celui qui avait dit que les bélier était l'un desplus gentils signe du zodiaque ne devait pas en avoir connu! même mourante tu batailles??? merci au nouvel amendement couscoussien!!!

PS: c'est marrant, je crois que je suis passée à côté du village. je ne me souviens que de la plage magnifique, et d'une espèce de "grande" épicerie sur l'artère principale qui vendait une sorte de fanta espagnol, comme du KAS, et le reste de notre petit déjeuner quotidien...

Couscous Poulette a dit…

Vu vu. Alors ? Euh, complètement barré comme tout cru Lynch qui se respecte ! C'est le genre de films que tu revois en l'interprétant différemment à chaque fois.
J'ai adoré le couple excessif à mort de Sailor et Lula (le N. Cage de l'époque, c'était quand même aut' chose, même avec une veste en croco !), bien que par moments j'avais envie de taper la Lula ("Sailoooooooooor", if U see what I mean).
BO au top, Willem Dafoe (Bobby Pérou) ambiguë entre le fascinant et surtout le dégoûtant, petits clins d'oeil à ses acteurs/trices fétiches (la fille de l'accident = la Audrey de Twin Peaks, Isabella Rosselini)
Un grooos bémol pour le cervelet qui gicle à la fin du hold up qui tourne mal ! Mais ça, c'est moi et mon rejet des trucs un peu gore.
Et puis ces derniers temps, j'aime bien les road movie :) En résumé, film à regarder au 10ème degré, pas tant pour l'histoire mais pour toutes ses petites histoires et pour les personnages fous-fous-fous.
Next step : "Into the wild" sur lequel je n'arrive pas à enclencher PLAY. On m'a spoiler la fin, et ça me freine.

P.S : Quand tu parles du village, tu fais réf. aux photos d'ici ou de "là-bas" ?