jeudi 21 février 2008

De la Tong en périmètre Wii, PS3, X Box ...


Une jolie découverte Blog, due au grand maître Hasard.
Et beaucoup de fous rires entre des prises d’antibio et de petites pilules blanchâtres censées exterminer le no-sound-at-all prolongé de ma voix. (‘chui aphone quoi)
Maintenant que tout le monde sait que je gis au fonds de mon lit (saleté de virus), revenons à Mr Mid (dit Latong).
Ce jeune homme blogue pour mettre en avant ses personnages BD, au graphisme hors pair. C’est un frappadingue de jeux vidéo, mais même sans être un expert de la chose, son humour fait mouche.

Il est notamment l’inventeur génial du Fucking Monday (5 étoiles pour l’épisode du 27 Janvier), du « We never die a vendredai », et autres petites philosophies à la noix.
Pour une autre séance de rire, jetez un coup d’œil à l’épisode de la fée Meetic.
Sans oublier une mention spéciale pour ceci !

Sinon, une trentaine de pages vous attendent ferme pour des hoquets rigolards en bonne et due forme.
Ca peut être vu comme de l'humour prout prout franchouillard par moment, mais n’y prenez que ce qu'il vous plaît, après tout.

Crosswalk


Planter les graines du changement.
Je sais que ça sonne comme une bonne blague en ces temps de Mourtada (je ne referais pas le débat : il a joué avec le feu, et la réaction a été disproportionnée), mais entre les lignes on lit bien un renouveau.
Bien sûr, il n’est pas du côté du Makhzen, les faits sont là … pas de sous-fifres zélés qui tiennent.
Là où il y a changement, c’est du côté du Mr et Mme Tout-le-monde.
Pour qu’un jeune marocain prenne ce genre de risque bêta, c’est qu’à ses yeux, ce n’en était pas un. C’est que, pour lui, les choses avaient bien évolué, dont acte.
Il sera très difficile pour le Makhzen d’enlever brutalement à ce pays la liberté qu’il nous a fait goûter. Car malgré toutes les tracasseries quotidiennes que l’on puisse vivre, nous avons assurément mis un pied de l’autre côté du changement, et nous en sommes au stade où il faut se mettre en équilibre sur une jambe pour passer de l’autre côté.
Des tacles il y en aura, mais vas arrêter une machine lancée à toute allure.
Ceci n’est pas un énième grain de sel rajouté à l’affaire, ni une 1.000ème signature à la pétition à la Abel Chemoul.

S’il est une pétition que je signerais, c’est celle pour Ahmed Nasser, Med Bougrine, pour le retour de Jamaï fils et pour Mourtada.
Pourquoi ? Parce que Ahmed Nasser, bien que plus âgé que Salvador à l’heure de son grand départ, n’a pas dû beaucoup rigoler dans les geôles de Settat, avant de passer l’arme à gauche.
Parce que ça fait plus d’un an que Bougrine croupit du côté de Beni Mellal, et qu’aucun vent d’indignation semblable à celui que je vois aujourd’hui n’a même frémit.
Parce que quand Jamaï se barre tellement il en a marre, je dis que 2 Jamaï (père et fils) valent mieux qu’un.

P.S : J’ai énormément de sympathie pour Ibn Kafka qui martèle les cas de Ahmed Nasser et de Bougrine, dans un océan de Mourtada.

Et pour Aïcha Quandicha aussi … il est des points où je ne suis absolument pas d’accord avec elle, mais de quel droit je lui tirerais dessus à la kalachnikov parce qu’elle ose émettre un avis contraire à la blogoma bien pensante ? On critique le manque de démocratie du pays, mais on reproduit exactement le même mode de pensée par ici. Les carrés VIP autoproclamés, non merci.

jeudi 14 février 2008

Hommage à la Saint-Glinglin du jour



Ah l'amour l'amour l'amour.
Journée de l'amour Marketing (crachons sur cette profession qui me nourrit si mal !), du printemps avant l'heure, de la fortune des fleuristes, et des célibataires qui passent du statut de Gizmo à celui de Gremlins aux dents longues ! (en direct live : une collègue qui reçoit un bouquet d'un fournisseur et qui veut faire croire que c'est l'envoi d'un prétendant enamouré => pitoyablement sympathique)

Epilogue : Vous noterez l'opposition flagrante entre la mignonnité de l'extrait et le pseudo-cynisme du texte. A lire comme un sourire en direction de ceux dont l'aorte fonctionne à plein régime, mais aussi à ceux en jachère.

P.S : Je profite de ces quelques lignes pour déclarer mon amour, le plus passionné, au programmateur/trice de Radio Atlantic. :) Mais de quel carton poussiéreux tu m'as ressorti le "What if God was one of us" de Joan Osborne ?

dimanche 3 février 2008

Tovaritch Lénine


Deux variations autour d'un même thème : La guerre selon Charlie Wilson et La vie des autres.
Un dvd et les ressorts d'un ciné, pour 2 leçons d’histoire sur le socialo-communisme et dommages collatéraux affiliés. L’un est un point de vue hollywoodien, avec tout le cortège de stars et de leçons de morale du grand capitalisme que cela implique. L’autre est un point de vue germanique, près de 20 ans après la chute du mur.
Et après vision des 2 œuvres, un point à rien pour l’Allemagne.

Commençons par la moins bonne nouvelle.
Charlie est un divertissement qui se voit avec plaisir, mais sans grand enthousiasme.
Tom Hanks incarne un congressman texan (le Charlie en question), et philanthrope new wave : beaucoup de vices sympathiques (la picole et le goût des jolies filles, tous 2 consommés à outrance), mais un « humanisme » qui transcende le côte diablotin.
Au cours de ce que l’on appelera, grosso modo, une orgie (1), Charlie visionne un reportage sur la 1ère guerre en Afghanistan, lors de l’envahissement du pays par l’armée rouge. Il se pique d’intérêt pour le sujet, poussé en cela par Joanne (alias Julia Roberts), une amie de longue date, riche sudiste et mac carthyste sur les bords, et par une visite choc dans les camps de réfugiés afghans au Pakistan. Afin de réunir des fonds pour armer la résistance afghane, Charlie réuni autour de lui sa bande de pieds nickelés : Philipp Seymour Hoffman en agent de la CIA bougon (thumbs up!), Julia Roberts, un agent du Mossad, un politique égyptien (vous noterez l’alliance sensée être « contre-nature »), et de loin, le général Zia en personne (zigouilleur de Bhutto père).
La scène qui tue : Charlie, en mode Tintin au Pakistan, et pas encore aguerri au BA-BA de la diplomatie, est reçu au palais présidentiel par Zia. En réponse au président qui lui demande quelle type d’aide l’état américain pourrait lui fournir (pour contrer l’avancée de l’armée russe en territoire afghan, qui pousse des milliers d’afghans à se réfugier aux frontières pakistanaises), Wilson lui rétorque : « je m’exprime au nom de mes électeurs du 2ème district du Texas, pour vous dire que nous sommes de tout cœur avec vous ».
Ce qui, vous en conviendrez, lui fait une belle jambe !
Après moult péripéties, Charlie réussi à lever des fonds colossaux pour armer les moudjahidins et à bouter du russe hors des frontières afghanes.
Morale de l’histoire : il ne savait pas que c’était impossible, alors il l’a fait.

Ce que je retiendrais le plus de ce film c’est que : Tom Hanks et Seymour Hoffman sont de très bons acteurs, que le vernis rouge sur ongles longs et les rôles de bourgeoises peroxydées ne vont pas bien à Julia Roberts (cette grande fille saine !), que je soutiens mordicus que Hanks s’est inspiré de Larry Haggman (J.R dans Dallas) pour son rôle de texan (même la ressemblance physique en devient frappante), et bien sûr l’histoire du maître zen.
Le caillou qui reste coincé dans ma chaussure c’est le fait d’exagérer le côté « mal absolu » de l’ex bloc russe, de cet espèce d’anti-communisme primaire présent dans le film, face à une Amérique bien pensante, altruiste, et généreuse de ses deniers, en la personne de Charlie Wilson.
Tout cela prend des airs de « La politique étrangère pour les nuls », et en accusant le communisme de sauvagerie, c’est un peu se foutre du monde quand en terme de Vietnam, d’Irak et de soutiens à des états hors-la-loi ou dictatoriaux, on n’a de leçons à donner à personne.


Passons maintenant à la bonne nouvelle : La vie des autres.
Oscar du meilleur film étranger 2007 ( au détriment de Indigènes, mais bon, c’était de bonne guerre) et tout ça et tout ça …Mais ce film est surtout une critique beaucoup plus fine du communisme étatique, et de l’héritage vicié du camarade Lénine.
Une belle analyse de l’âme humaine : personne n’est jamais totalement noir ou totalement blanc.

Le pitch : La RDA vit ses dernières années avant la chute du mur, mais ne le sait pas encore. Pour l’instant, la liberté d’expression se résume à vanter les louanges du socialisme et les fantasmes à passer à l’Ouest … mais la Stasi rôde et cloue les becs des récalcitrants !
Et "Les murs ont des oreilles".
Dans cette ambiance générale on ne peut plus morose, l’écrivain de pièce de théatre Dreyman aime son actrice fétiche, Christa Maria Sieland, qui le lui rend bien. Dreyman fait dans le politiquement correct, ce qui lui vaut de pouvoir jouer ses pièces sans être taquiné par le régime. Le ventripotent ministre de la culture (aaaah la vision de ce slip mou dans la scène de la Volvo !), Hempf, veut l’actrice. En tant que gros ponte de l’Etat, il met Dreyman sur écoute dans l’espoir d’une parole ou d’un événement compromettant qui pourrait servir « ses sombres desseins » (il est des expressions qu’on est obligé d’utiliser).
Pour cela, le plus fin limier de la Stasi, Wiesler, est mis sur le coup. C'est un beau spécimen de psycho-rigide, à la vie tristouille sur mode Trabant-boulot-dodo.
Et c’est là que la plus belle partie du film commence. A force d’espionner Dreyman et sa compagne, Wiesler s’ouvre à un monde qui lui était inconnu : l’esprit critique, la dénonciation des méfaits du régime, l’amour … et cette vie par procuration fait que le bourreau se prend d’affection pour sa victime, et finira par lui sauver la mise.
Pour instaurer l’ambiance des années de plomb est-allemandes, le réalisateur y va à grand renfort de Trabant (la Lada allemande) beigeasses et grisâtres, à l’image des couloirs de la Stasi, et d’anecdotes qui démontrent que les vocations à la Bozzo le clown étaient tuées dans l’œuf.
Tous les personnages qui ne sont pas liés au monde artistique ont des mines austères, à quelques exceptions près, et on finit par se dire que Berlin Est tirait vraiment du sanatorium à ciel ouvert.
Et puis les événements s’enchaînent, et le suspense va crescendo … du coup, on ne parle plus à personne jusqu’à la fin du film ! ;)
Mais là où je donne vraiment ma voix, c’est que l’on évite de tomber dans les clichés d'un Charlie Wilson. Martha Gedeck est d’une classe folle, la chemise blanche entrouverte va beaucoup mieux àSebastian Koch (Dreyman) qu’à BHL, et Ulrich Mühe (Wiesler) ressemble étrangement à Kevin Spacey.
Mais au-delà de ces 3 lignes, tous les acteurs sont excellents, la psychologie des personnages est finement abordée, et tout cela conforte les amateurs de cinéma européen.
Dans un style plus léger traitant de la RDA /post RDA, Goodbye Lénine m’avait vraiment enchanté … mais là, je dis vraiment chapeau, et m’empresse de prêcher la bonne parole autour de moi :)

(1) c’est une orgie grand public hein … càd qu’on voit 2 paires de lolos, la face cachée de T. Hanks 2 secondes, et que tout ça est caché dans les bulles d’un jacuzzi. On est loin des Marc Dorcel Productions … que je n’ai jamais visionné, je tiens à le préciser ici bas !