mercredi 31 janvier 2007

Class of '76

Cette année là, le monde est riche en événements historiques et les arts battent leur plein.
On s’achemine, lentement mais sûrement, vers les années 80, temple du matérialisme, et vers de nouveaux sons musicaux. Voyons voir le cru 76 : Musique, Ciné, Cartoons, TV, Sport et Histoire mondiale.


MUSIC


En Angleterre, dans un contexte économique morose, les Sex Pistols détournent l’hymne national british à la sauce Punk, ce qui donne un God save the queen vénéneux qui rentrera dans les annales.
Sid Vicious, qui n’intégrera le groupe qu’en 1977, est encore leur fan n°1. De tous les concerts, il gesticule en sautillant et en bousculant ses voisins du public, inventant ainsi le Pogo. Cette danse? deviendra depuis une récurrente dans les concerts Punk, et Hard.
De l’Occident à l’Orient, les chanteurs et chanteuses s’apprêtent à nous léguer des airs que l’on chantonnera toujours 30 ans plus tard.
Toujours du côté british, les Stones sortent leur album « Black & Blue », comprenant entre autres le morceau Fool to cry. Bowie entame une tournée mondiale, qu’il annonce dans un show américain dans état que l’on pourrait décrire comme complètement coké. Plus tard dans l’année, il entame une cure de désintox et s’installe à Berlin avec Iggy Pop.
Les Beatles ne sont plus en groupe depuis déjà 6 ans, mais Paul Mc Cartney sort l’album « Wings at the speed of sound », pendant que Freddy Mercury avoue à sa Mama que "he just killed a man".
Blondie, qui est un groupe naissant, sort son 1er album, sobrement intitulé Blondie.
De l’autre côté de la Manche, Souchon décrète qu’il est Bidon et Sylvie Vartan s’interroge sur ce qui fait pleurer les blondes. Gainsbourg, lui, s’auto-parodie avec la sortie de son nouvel album l’Homme à la tête de chou et passe derrière la caméra en réalisant le film Je t’aime moi non plus.
Du côté allemand, Boney M qui n’a pas un an fait se trémousser sur les pistes les pattes d’éph au son de Daddy cool et Sunny.
Les 4 suédois d’ABBA s’époumonent sur Money Money Money et Dancing queen.
Et de l’autre côté de l’Atlantique, le disco bat également son plein avec les Bee Gees qui pensent que You should be dancing, alors que Donna Summer susurre et soupire dans Love to love you baby. James Brown chante Get up offa that thing, Stevie Wonder sort un nouvel album comprenant entre autres Ordinary Pain et Isn’t she lovely. Bob Marley sort Rastaman Vibration avec notamment les morceaux Rat Race et War. Les Eagles chantent Hotel California et Barry White chante Let the music play.
Chez Anouar El Sadate, Abdelhalim Hafed chante Quariat El fingan, un an avant de partir rejoindre au ciel d’autres stars mythiques du monde arabe. En effet, en 3 ans, l’Egypte perd A. Hafed, Oum Keltoum et Farid El Atrache, qui d’ailleurs était syriano-libanais.

CINE


Côté 7ème art, les States sont les 1ers à faire connaissance avec Rocky Balboa et sa Adrieeeenne, Robert De Niro joue les Taxi Driver pour Scorsese et lance un cultissime You talkin’ to me, pendant qu’une Jodie Foster de 14 ans y joue les prostituées. Dustin Hoffman et Robert Redford incarnent les 2 journalistes du Washington Post qui dénoncèrent le Watergate scandal, dans les Hommes du Président. Hoffman occupe pour la 2ème fois de l’année les écrans en jouant Marathon man.
Clint Eastwood redégaine son Magnum dans le 3ème volet des Inspecteur Harry.
Adapté du roman de Stephen King, une Carrie très en colère incinère son lycée et ses occupants. King Kong, tout aussi en colère, part à la recherche de Jessica Lange en escaladant les buildings new-yorkais. Peter Sellers rempile en inspecteur Clouzeau dans un nouvel épisode de la Panthère Rose, Pink Panther strikes again.
Aux Oscars, Vol au dessus d’un nid de coucou rafle 5 statuettes, dont ceux du Meilleur acteur pour Jack Nicholson et de meilleur film et meilleur réalisateur pour Milos Forman.
Le cinéma européen, quant à lui, nous fournit un très angoissant le Locataire, réalisé et joué par un Polanski complètement parano, qui flirte au passage avec Adjani. Philippe Noiret et Michel Galabru sont respectivement Le Juge et l’Assassin, Henri Verneuil met en scène Belmondo et Bernard Blier dans Le corps de mon ennemi.
Du côté comédies, De Funès et Coluche jouent un père et un fils dans l’Aile ou la Cuisse, Jean Rochefort est amoureux d’une Annie Duperey en robe rouge dans Un éléphant ça trompe énormément.
Au Maroc a lieu le tournage du Message (Arrisala), sur la vie du Prophète, avec Anthony Quinn et Irène Papas.
Enfin, l’égyptien Youssef Chahine sort le Retour de l’enfant prodigue.

TV : CARTOONS ET SERIES


Les cartoons ne sont pas en reste, et la Panthère Rose s’éclate en Arabie, en Sherlock Holmes ou dans une version du Rocky Horror Show, tandis Que Scooby-doo apparaît pour la première fois sur le petit écran américain.

A la TV, les drôles de dames courent au ralenti tout en gardant leur brushing impeccable, et un très british John Steed porte le chapeau melon comme personne tandis que Purdey jouée par Joanna Lumley (future Patsy de Absolutely Fabulous) porte les bottes de cuirs.


SPORTS


Du côté des Sports, le Maroc remporte la Coupe d’Afrique des Nations, contre la Guinée, et Nadia Comaneci, jeune gymnaste roumaine, obtient la note parfaite de 10.0, pour la 1ère fois de l’histoire des jeux olympiques.


HISTOIRE



L’histoire vit des événements plutôt violent en cette année, placée sous le signe chinois du Dragon.

Cela fait un an que le Liban est en pleine guerre civile, et Fairouz, grande patriote chante Bhibbek Ya loubnan. Béchir Gemayel, oncle de Pierre Gémayel assassiné en 2006, lance ses phalanges chrétiennes sur le camp palestinien de Tal El Zaatar où le siège qui tournera au massacre fait près de 4.000 morts. Son assassinat en 1982 sera un prétexte aux massacres de Sabra et Chatilla, sous la bénédiction silencieuse de Ariel Sharon.
L’armée syrienne entre sur le territoire libanais.
Edouard Saab, correspondant du Monde au Liban et rédacteur en chef de l’Orient-le jour, est assassiné en plein Beyrouth.
Depuis Mars de cette année, les palestiniens de l’intérieur et de l’extérieur, commémorent la Journée de la Terre, symbole de leur expropriation de leur terre par l’état sioniste.

En Argentine, coup d’état militaire qui place le général Jorge Videla au pouvoir pour 5 ans.
De l’autre côté de la frontière, Pinochet est bien installé en dictateur depuis 3 ans.

En Asie, un an après la fin de la guerre, le Vietnam est réuni. Mao Tse-Toung, après 27 ans de « règne » des millions de morts et pas mal d'orgies, meurt d’une crise cardiaque.

En Afrique, les émeutes de Soweto, entamés par des écoliers sud-africains pour protester contre l’imposition de l’enseignement en langue Afrikaan, langue des colons, finit dans un bain de sang. La police ouvre le feu sur les protestants. Bilan officiel : 23 morts dont de nombreux enfants et une photo célébrissime. Suite à ces événements, la communauté internationale commence à se pencher sur le problème de l’Apartheid, indignation renforcée également après le meurtre de Steve Biko par la police sud-africaine, un an plus tard.
Bokassa est «Président» de la République Centre-africaine et essuie une tentative d’assassinat.

Du côté américain, Jimmy Carter est élu Président, succédant ainsi à Gerald Ford.

En Italie, Aldo Moro est Président du Conseil. Le pays, en pleine période d’années de plomb vit une guérilla urbaine, menée entre autres par Les Brigades rouges, violent groupe d’extrême-gauche. Leur technique : enlèvement et exécutions de patrons, juges, notamment ceux d’Aldo Moro en 78.

En Allemagne, la Bande à Baader ou Rote Armee Fraktion (RAF) fait également des siennes. Ulrike Meinhof, une des membres fondateurs du mouvement, emprisonnée, est retrouvée suicidée dans sa cellule.

Un peu partout, de l’Europe à l’Amérique du Sud, de l’Afrique à l’Asie, en passant par les USA, le terrorisme bat son plein. Des bombes sont jetées, au choix, sous des cars de touristes, sur des Agences de Cies aériennes, sur des ambassades, des banques, dans des aéroports… L’ETA, L’IRA, Carlos, les Escadrons de la mort et confrères plastiquent sec, détournent, enlèvent et assassinent à tout va !

Au Maroc, les derniers soldats espagnols quittent le Sahara marocain, et le Polisario, appuyé par le voisin Algérien, en profite pour semer la zizanie.
A 13 jours du passage à 1976, Omar Benjelloun, activiste marocain de gauche, leader de l’USFP et ex-compagnon de Mehdi Ben Barka, est assassiné en pleine rue par 3 extrémistes religieux.

Enfin, dans un autre registre, feu le Concorde (sans mauvais jeu de mot) effectue ses premiers vols commerciaux, reliant Paris, Dakar et Rio de Janeiro.

En résumé, une année riche en événements culturels et historiques. Le monde vit des contestations et combats de tout bord, exacerbés par les instabilités politiques et économiques. Le mouvement Punk prend de l’essor, la relève rock est bien en place face à un Elvis bouffi et loin de la légende vivante qu’il était. L’envie de légèreté prend la forme du Disco. Témoignent de la richesse de cette année les unes du Rolling Stone Magazine et du Time Magazine. Le 1er met en avant Bowie, Joan Baez et Dylan, Elton John, Hoffman et Redford, Richard Avedon, tandis que le Time pense à l’après Mao, Jimmy Carter, Nadia Comaneci, Mac Cartney ou King Kong.

mardi 30 janvier 2007

Cameroun beat


En cherchant la vidéo de Soul Makossa, trouvée par ailleurs, je tombe sur ce solo de Félix Sabal Lecco, ex-batteur du dit Manu Dibango.
La performance, qui regroupe les influences de Sabal, vaut le détour : Solo Jazzy sur fonds d’Afrobeat. Tout ceci donne 7 minutes de couleurs sonores et visuelles, calorissimes à souhait.
Petite précision sur le personnage, ce natif du Cameroun vivant en France, a également joué avec Herbie Hancock, Peter Gabriel, Paul Simon et nombreuses autres pointures.


samedi 20 janvier 2007

Ahmet & James

La dernière édition du Rolling Stone Magazine nous offre 2 articles, plutôt pas mal, sur 2 grands de la musique, qui nous ont quitté au cours des 30 derniers jours.

Je vous laisse y jeter un coup d'oeil :

The greatest Record man of all time (dédié à Ahmet Ertegun)

Funk's founding father (dédié au parrain de la soul)


P.S : Notez au passage la magnifique cover, qui n'a rien envier à celles des années 70 notamment avec celle des Janis, Mike Jagger, Beatles en masse, Bowie et Compagnie.

Poivrot city


Sortie nocturne prévue ce soir, et tombée dans les dépêches à la dernière minute.
Branle-bas de combat pour passer en 10 minutes du pyjama en pilou - chignon chou-fleur - couverture de rigueur (2 tiers de rime) à celui de macadam cowgirl, un peu bobo, un peu pas trop. Objectif semi atteint car l’œil somnolent me trahi, mais ma aalinach…
On prévient la parentèle, de visu, qui en profite pour jauger la composition de notre accoutrement. Attention aux courbes un peu trop apparentes car en ma mère sommeille une mère juive en puissance qui, par un commentaire m’invitera, si besoin est, à reconsidérer mon choix vestimentaire approximatif-tif, quelque âge que je puisse avoir.
A quand une Dolto marocaine ?

En tssssous cas, comme dirait ma frangine, revenons à nos moutons. Donc, je plonge dans mon moyen de locomotion attitré, et je me dirige, le volant certain vers le resto voté par tous au suffrage universel (bis repetita).
Et c’est à partir du moment où j’arrive au bout de la rue que l’on entre dans le vif du sujet. Quartier tranquille ok, mais Casa biberonne à coup de vin qui tâche tous ses enfants, toutes CSP confondues, et vous pouvez tomber sur un mec "flying in the sky with diamonds" où que vous soyez. A votre santé !

Première mise en bouche, un sosie de Laarbi Batma zigzague en plein milieu de la chaussée, l’habit sombre, l’Afro timide. Un panier à salade fait son apparition au coin de la rue, et à voir ce dernier arriver très lentement mais sûrement, phares dans la nuit, eh ben je ne sais pas pourquoi mais dans ma tête, ça enclenche directement PLAY sur la BO des Dents de la mer. Vous savez, quand la crête triangulaire apparaît à la surface, et qu’on sait bien que le nageur insouciant va bientôt morfler.
Dans le cas du nageur en eaux troubles qui nous occupe, ses radars sont aux abonnés absents. Ma kaiench fe had el denia, comme qui dirait. Il amorce même un semblant de …euh ? série de petits pas chassés, un truc virevoltant digne du théâtre du Bolchoï. A moins que ce ne soit une reconstitution d’un des match du onze national…Je ne saurais dire, et à mon humble avis, lui non plus.

Bon, je ne veux pas assister à l’engloutissement de Bouderbalaskaïa par Jaws, et continue mon chemin. Je passe devant un bar un peu louche, célèbre dans les environs, et où on ne boit pas que de l’eau ferrugineuse. Voitures garées le long du trottoir à perte de vue…pas un centimètre carré de bitume libre ! Et en double position, devant la porte de l’établissement, nos amis des dents de la mer avec la gueule arrière grande ouverte, qui avale, qui avale. Quoi ? C’est comme tu veux tu choises. En fait, pas eu le temps de bien voir vu que le feu me menaçait de passer à l’orange.

Bref, continuons notre chemin. On va bien finir par arriver de notre point A à notre point B.
Après quelques feux verts et pas mal de feux rouges, j’arrive à bon port. Salamaleks d’usage, bise générale, clins d’oeils complices, et tout ça et tout ça.
Petit coup d’œil circulaire pour dresser un état des lieux de la gargote 4 étoiles….Ca picore et ça te jette la tête en arrière du côté des filles, ça à un bon coup de fourchette et des regards de merlans frits du côté des mecs. Ajoutez à cela une énième compil du Buddha Bar en fonds sonore, et quelques breuvages, à majorité rougeâtres, disséminés ici et là. On a l’air de tenir son alcool par ici et pas de Shark attack à l’horizon, CSP + oblige.
A table, ça glou-glou plutôt gaiement. Etant buveuse passive, ça me permet de suivre la scène avec un mix de détachement et d’amusement. Je ris de bon gré aux blagues des uns et des autres et je remplis mon devoir social dans la bonne humeur.
Bref, tout va très bien madame la marquise, le dessert est bien calé dans les estomacs, on règle l’addition et chacun s’apprête à rejoindre ses quartiers. Petite marche vivifiante jusqu’aux carrioles de tout le monde, démarrage laborieux de mon côté, ceinture, on baisse la vitre, fourchette allant de 3 à 5 dhs (tarif nocturne) au compatriote qui a fait semblant de garder ta voiture et celle des autres, et c’est parti mon kiki.

Je mets ma musique de fin de soirée, ni trop rock ni franchement douce, parce qu’à cette heure-ci, c’est tout ce que l’état de mes tympans m’autorise. Dans ces cas là, j’appelle la Motown à mon secours, et Stevie Wonder laisse une Diana Ross période Supremes chanter en premier, galanterie oblige.

Soudain !!! …… (ami lecteur, tu t’endors, donc un petit rebondissement de dernière minute)…

Vouuuuuf……Je me fais doubler par un truc très rapide et très sonore. A la faveur d’un feu rouge, j’arrive finalement à hauteur de l’ovni où Petit con 1 et Petit con 2 kiffent la life en zigzaguant, eux aussi, sur la chaussée du peuple mais bien calés dans une tuture.
C’est juste post-adolescent tout ça et ça te tient dans la main une canette qui à vue de nez ne m’a pas l’air d’être du Coca.

El mouhim, quefaire-quedire, quedire-quefaire ? Pour ma part, walou ! Khelliouni nmchi naas !

Et sur ce, elle partit clopin-clopant rejoindre l’appel irrésistible de sa couette et de Morphée himself.

Finahoua l’Epilogue ? Y en a pas ! C'est pas Charlie's angels ici.

jeudi 18 janvier 2007

Puisqu'on parle de Bebel ...


Un avant-goût de l'univer Bebelien, malheureusement le passage "Couscous poulet" n'y est pas.
La BO du film, signée Ennio Morricone, est tout aussi cultissime. Je parle surtout de "Chi mai" qui fait partie de l'ouïe collective depuis les années bisextiles, comme dirait l'autre. Pour ceux qui ne situent pas, je ne m'abaisserais pas à dire qu'elle a aussi servi de thème sonore pour la pub Royal canin.

Nouvelle arrivée à Bloga York !

Coming out blogesque ... pas de ligne directrice pour l’instant si ce n’est celle d’y mettre un peu de tout, voire éventuellement du n'importe quoi. Et on va essayer de le faire dans la joie et la bonne humeur et merci !
En passant, le titre de ce blog est un hommage solennel à une réplique culte de Belmondo dans « le Professionnel », un peu customisée à la sauce féminine. Sinon, pour toute autre info sur mézigue, eh bien on va dire que j’occupe ma part de bitume, quelque part sous le soleil marocain de Bodega.
Temple de l’expression moderne, me voici.