samedi 24 mai 2008

Un Jeudi soir à Bamako

Rokia Traoré est une fée.

Une fée malienne, qui nous a quasi ensorcelé Jeudi soir durant son concert au festival Mawazine. Elle a commencé par nous blueser les tympans, instaurant d’emblée une aura de nostalgie propre à l’Afrique, puis au cours de ces quelques 1h30, a mêlé le blues-folk malien aux rythmes qui se sont fait plus chaloupés.

Et pour chalouper nous avons chaloupé, ayant tout de même l’impression par moments d’être un îlot sautillant dans un océan de statisme. La synergie de groupe d’un public fou sera pour une autre fois.
Le concert a été résumé par Rokia elle-même, sans doute sans le savoir, via cette jolie phrase que je me suis empressé de mémoriser :
Il y a des jours douceur de miel, et des jours amers de fiel.


Merci de noter que ce florilège perso a été filmé, petit «Canon» pacifique au poing, la visibilité parfois réduite, le bras qui fatigue, et l’oubli total que quand on danse en filmant, eh bien logiquement les images tanguent aussi. Je vous évite les parties avec les «waow», les «wouw», et les discussions intragroupe audibles où on se plaint d’avoir mal au pied ! Le partage a ses limites. :)

Sur ce, je vous laisse aller voir Withney Houston sniffer la poussière de la scène Nahda.

P.S : Nous serions bien rentrés plus en transe avec les géniales percusionnistes du groupe Gocoo, qui suivaient, mais à trop jouer les divas (presque 40mns d'attente), elles/ils ont poussé les casablancais claqués d'entre nous à reprendre le chemin du retour avant la fin.

lundi 12 mai 2008

"Waltz with Bashir" ou quand l'actualité tourbillonne autour de Cannes

A 2 jours du coup d’envoi de la 61ème édition du festival de Cannes, l’actualité moyen-orientale braque involontairement les spotlights sur l’un des 22 candidats à la palme d’Or.
A l’heure de ce qu’il convient bien d’appeler la nouvelle guerre civile libanaise, appuyé par une autre actualité de la région, le 60ème anniversaire de l’état sioniste, le film d’animation israélien « Waltz with Bashir » prend une nouvelle tournure.

Qui est donc ce Bashir ? Le synopsis ainsi que la bande-annonce nous indiquent clairement son identité.

L’histoire est une autobiographie, celle du réalisateur Ari Folman qui nous conte un trauma qu’il a occulté pendant près de 25 ans. Nouvellement enrôlé dans Tsahal pour son service militaire, il se retrouvera dans un Beyrouth 1982 à feu et à sang, aux lendemains de l’assassinat de Bashir Gemayel, le « valseur » en question.
Folman sera donc aux premières loges pour ce spectacle fou que fut la 1ère guerre libanaise, et notamment du massacre de Sabra et Chatilla (sujet déjà abordé ici en fin 2007).

Une actualité brûlante qui rejoue l’histoire 20 ans après sur les mêmes rives méditérannéennes, un citoyen israélien qui remet en cause l’un des crimes majeur de l’état auquel il appartient, Sean Penn et sa sensibilité toute droit de l’hommienne aux commandes du jury du Festival, un autre film d’animation, Persepolis, encensé sur les mêmes marches 1 an plus tôt …
... en regardant les extraits suivants, vous serez sûrement en train de visionner la palme d’Or 2008.