mercredi 21 février 2007

Sans oublier ...

... Le docu qui donne vie aux clichés dépeints dans le livre de Jack Chahine ...


... et la réponse du berger à la bergère : "Arabs like you've never seen them before...unless you're an Arab" ;)

Arabs : Usual suspects

Casting the enemy (part 1)

Planet of the arabs

A quelques jours des Oscars, et Indigènes étant nominé dans la catégorie du meilleur film étranger, je me suis interrogée sur la présence arabe et musulmane en terre hollywoodienne.
Le dernier film arabe à avoir été nominé dans la même catégorie était Paradise Now, qui après avoir gagné le Golden Globe du meilleur film étranger (préambule aux Oscars), a vu toute une polémique entourer sa nomination aux statuettes, à coup de pétitions israéliennes et de pressions des représentations juives aux US (Consul, lobby).
Le tout aussi palestinien Intervention divine, gagnant du prix du jury 2002 à Cannes, s’était, quant à lui, carrément vu refuser l’accès aux nominations sous prétexte que la Palestine n’était pas un état souverain en tant que tel.

Pour les besoins de ce post, je me suis plongée dans plusieurs articles sur la question, le sujet ayant été abordé en long en large et en travers.
Toutefois, en démêlant cette touffe d’informations, il en ressort un livre écrit par Jack Chahine, Reel bad Arabs, d’où l’on apprend surtout que sur près de 1000 films américains (de 1896 à 2000) avec des personnages arabes ou musulmans, 12 étaient des portraits positifs, 52 étaient balancés et les quelques 900 autres étaient négatifs. Tout cela avant le 11 Septembre 2001. Donc bien avant cet événement, les arabes étaient déjà l’un des groupes ethniques les plus démonisé.
Je pourrais presque en rester là pour ce post étant donné que presque tout est dit !

Toutefois, après ce premier constat, j’ai décidé de faire un auto-brainstorming et voir quels étaient les noms ou idées qui me venaient spontanément à l’esprit, et ça a donné :

Omar Sharif
Rôles de terroristes / émirs du pétrole / Aladin, Ali Baba
Jamais sans ma fille (que de dégâts dans l’inconscient occidental !)
Les rois du désert, Syriana, Paradise now
Tony Shalhoub (Monk)
Anthony Quinn dans le Message, et dans Omar El Mokhtar


Et en visionnant les vidéos ci-dessus, je me suis rendu compte que, tout en ayant saisi l’essentiel, je passais à côté de beaucoup de petites répliques assassines n’ayant pour but que de lobotomiser tout un peuple, qui d’ailleurs ne voit pas plus loin que le bout de son CNN.
Tous les l’Enfer du devoir (commis par Samuel L. Jackson et Tommy Lee Jones), True lies, un autre film non-identifié avec Chuck Norris, les séries Law & order (« And what’s the other one ? » El shouhada…. « Yes, that’s it (ton méprisant), the prayer you make before you give your life to Allah ») le Jag (« You were born in the US ! What happened to you ? » I learnt to love Allah), Retour vers le futur avec une attaque surprise de Lybiens (et si l’on tend bien l’oreille on entend même un pas très libyen « wa zreb aaliiih »), et d’autres extraits que je n’ai pas réussi à identifier, sont autant de briques pour bâtir le mur de la séparation et labourer un peu plus ce champs de navets très prolifique.
Et je rajouterais également GI Jane (encore les lybiens), Piège de Cristal, les séries 24, NCIS ou Alias qui sont autant d’outils de propagande américaine, pointant du doigt le fléau arabe face à des institutions américaines à qui on ne la fait pas….et on est encore loin des 900 !

Je ne rajoute rien au schmilblick en précisant que suite à la chute du bloc communiste, le monde arabo-musulman est devenu officiellement le nouvel axe du mal. On est passé des westerns où John Wayne joue du colt sur des cibles indiennes, à la 2nde guerre mondiale avec sa cohorte de film anti allemands et japonais, aux russes et à la menace nucléaire, suivis du « péril jaune » dû à la guerre du Vietnam et à l’émergence de la puissance économique chinoise, pour finir par un magma terroriste où aucun pays arabe ou musulman n’est réellement nommé mais où tout le monde se sent visé (Palestine, Iran, Afghanistan, pays du Golfe non identifié….).
On a échangé une guerre froide contre une guerre explosive, et Hollywood se fait le reflet des clichés les plus cheap en la matière. C’est « Le cinéma de sécurité national » dixit Jean-Michel Valentin dans son livre Hollywood, le Pentagone et Washington : les 3 acteurs d’une stratégie globale. Victimes de la propagande politico-militaire américaine et de ses ramifications à Hollywood, l’Orient arabe est jugé trop menaçant dans sa différence, trop primitif, dorénavant trop 11 Septembre, trop l’Autre.
La nouvelle Rome a décrété que tout ce qui n’était pas romain était barbare, et elle compte bien camper sur ses positions. Vous êtes avec nous ou contre nous. La France, aimez la ou quittez là ! (un petit raccourci vite fait bien fait !)
De ce fait, les acteurs arabes en terre hollywoodienne ne sont pas dans une position des plus confortables. Leur nombre réduit, la situation géopolitique et le focus sur le terrorisme arabe sont un triptyque qui joue en leur défaveur.
L’équation caricaturale arabes/musulmans = terroristes + enturbannés à dos de chameaux résume à elle seule l’étendue du carcan dans lequel ils sont emprisonnés.
Omar Sharif est un cas d’école. Réussir à jouer un arabe relativement positif (le prince Ali dans Lawrence d’Arabie), un russe (Docteur Jivago), un new-yorkais du début du 20ème siècle en amoureux de Barbara Streisand (Funny girl) et autres exemples de digressions au rôle du méchant arabe de service ne sont pas légions.

Il y a bien un discret Tony Shalhoub, qui joue un enquêteur un peu toqué mais bien américain dans la série Monk, ou un Naveen Andrews, anglo-indou, qui joue Saïd, un ex-soldat irakien dans la série Lost. Le grand écran sait également parfois tempérer avec un Saïd Taghmaoui dans les Rois du désert, un Kingdom of Heaven qui m’a beaucoup fait pensé aux Croisades vues par les Arabes de l’écrivain Amine Maalouf, un Syriana et son personnage du prince Nasir ou enfin un Crash, qui décortique très bien les petits racismes et préjugés de chacun (un flic anti-blacks pas si raciste que ça, un iranien parano qui voit partout du racisme, un latino qui aime la country music…). Quelques timides tentatives où le côté « positif » des arabes n’est pas forcément le postulat de départ mais plutôt un « dommage collatéral » de la trame du film.


QUIZ
1) Quel est l’équivalent américain du terme "bougnoule" ?

2) Quel film est le symbole de la rupture entre le cinéma et Washington, sur la guerre du Vietnam ?

3) Quel est celui qui a relancé le genre ?

4) TOW = ?

Réponses

1) Sand Nigger
2) Apocalypse now (1979)
3) Rambo (1982)
4) Terrorist Of the Week

lundi 19 février 2007

Tour d'horizon de la Presse et du Web - Week 7

Etant un peu à court d’idée bloguesque et devant tout de même nourrir la bête, je vais m’écarter de l’esprit musique/ciné de ce blog et rédiger une revue de Presse et Internet, à la sauce poulette.

Forcément subjective elle sera, vue qu’elle englobe les thèmes qui m’intéresse, à savoir les Médias, la Politique (2007, annus electus), la littérature et, comme on ne se refait pas, un paragraphe Musique/Ciné.


Médias/Marketing


ComNews, magazine marocain sur le monde de la Communication, s’intéresse aux ondes qui réveillent la Pub. Le cas Hit Radio, radio 15-25 ans s’il en est, va obliger les Annonceurs, dont cette tranche d’âge est la cible, et leurs Agences à adapter leur discours Com à ce nouvel entrant, plus spécialisé que ses consoeurs. Une mini-révolution dans les Briefs Annonceurs ?

Du côté de la revue Stratégies, qui a établi un listing de blogs et sites en rapport avec les Médias, la Com et le Marketing, j'en ai sélectionné 3, estampillé du Tag :

  • http://advertisingforpeanuts.blogspot.com/
    Tout est dans le titre du blog : une veille sur les meilleures pubs qui partent d’une idée toute simple, qui ne nécessite pas que tout le staff de l’Agence parte shooter en Jamaïque au frais du client, et qui sont impactantes à souhait. Vive le Marketing inventif !
    Mes préférées sont celle de la marque de casques : claire, étonnante, moderne, djeun’ ; et en numéro 2 celle de K-Fee energy drink qui en Affichage ne marcherait pas vu que pas assez le temps de comprendre la finesse du message mais en insertion Presse, ça devrait le faire.



Politique
  • http://aixtal.blogspot.com/
    Un excellent blog de Jean Véronis, prof de linguistique et Informatique (et auteur d’un ouvrage Combat pour l’Elysée, co-écrit avec Louis-Jean Calvet), qui analyse l’actualité sous la loupe du champ sémantique. Le récent post 2007 : comparaison Ségo-Sarko, qui décortique le vocabulaire récurrent des 2 candidats, et celui sur les dérapages des définitions du Petit Robert, intitulé Lexique : Colonisation sont, encore une fois, tout bonnement excellents ! Y a pas d’autre mot.

  • Et comme pousser un petit cocorico de temps en temps ne fait pas de mal, le débat Ségo-Sarko étant dit, on peut aussi s’intéresser au débat PJD-Etat marocain. Comme nous aussi on va avoir droit à des élections (législatives) en 2007 (6 juillet ou 7 Septembre), le Journal hebdo nous propose un décryptage de la situation. L’article, qui ne sera mis en ligne que le Jeudi prochain, s’intéresse plus au PJD et les tentatives de l’Etat de lui couper l’herbe sous le pied, le titre exact étant PJD, le dernier tacle de l’Etat.
    D’où il ressort, globalement, que l’Etat procède à un « charcutage » électoral anti-PJD, VS un découpage électoral démocratique qui lui se voudrait neutre et objectif. Les récents sondages (Mars 2006 et résultats confirmés en Janvier 2007) donnant le PJD grand favori de ces élections, et l’Etat préférant le statu quo sur la majorité actuelle, ce dernier préfère donc bidouiller une « pré-carte politique où les islamistes n’auraient pas une grande place ». Article où j’apprends tout de même, à ma grande surprise, que durant les élections législatives de 2002, le PJD avait remporté 2 sièges sur 5 dans le quartier casablancais d’Anfa ! On y fait également connaissance avec les électeurs de différents partis : périphéries urbaines pour le PJD, le Rural pour le Mouvement populaire.
    Face à ce tacle étatique et à la réaction molle des dirigeants, Othmani en tête, des luttes inter-PJD se font sentir quant aux stratégies à adopter. Un député du parti en question précise que « le PJD, qu’on le veuille ou non, représente ce que pensent et veulent des millions de marocains. Donc, avant de combattre Ramid, Benkirane ou El Yatim, il va falloir changer de convictions des millions de marocains ».
    Et malheureusement, il a raison. C’est ça le jeu démocratique.

Littérature

Malek Chebel, interviewé par Telquel à l’occasion de son passage au salon du livre de Casablanca, explique sa vision de l’Islam des lumières.
Extraits choisis :
"Au lendemain des attentats (du 11 Septembre 2001), une traduction du Coran que j’avais préfacée a vu ses ventes subitement grimper…Peut-être que cette envie de savoir, de comprendre, était un moyen de conjurer une inquiétude grandissante. C’est un réflexe de rationaliste. Nous, face à une peur, nous nous empressons de condamner, de rejeter.

Nous nous retrouvons avec plusieurs groupes de blocages. Les plus lourds sont ceux que nous avons hérités collectivement de la période anté-islamique, de la Jahiliya. Des blocages qui ont été reconduits tels quels par le Coran et qu’on a considérés dès lors comme étant définitifs et indiscutables….J’essaie d’isoler dans le Coran ce qui relève du pré-coranique, pour mieux comprendre le coranique.

Lire la situation actuelle du monde musulman avec les yeux d’
Ibn Taymiya relève donc de la magie pure, ou de la fascination pour cette personne. Mais certainement pas d’une méthodologie scientifique. Ce que je dis, c’est qu’il faut étudier le Coran avec un esprit critique, mais respectueux."
(sera en ligne en fin de semaine mais déjà en kiosque, bien évidemment)


Musique / Cinéma
Télérama se penche sur Le rythme dans la BO, pour développer l'idée que le Cinéma sait être un vecteur de taille pour les musiques du monde. J'ajouterais toutefois les titres suivants à ceux proposés par l'article, à savoir la BO du film de Spike Lee Inside Man, avec le morceau Chaya Chaya Bollywood joint, qui rajoute à la Bollywoodmania de ces dernières années, ou encore les chants berbères dans 8 mm, intitulé Dance with the Devil.

Effets post saint-valentin ou l'art du bisou



Les enfoirés, ils m’ont eu !

Le dernier clip du collectif zicos des Restos du cœur m’émotionne vachement beaucoup.



A coup d’échanges labiaux qui furent de grands moments du grand écran, cette vidéo s’inspire bien évidemment de la fameuse scène de Cinéma Paradiso où Toto, devenu homme (Jacques Perrin mmmmm), revient à son village pour l’enterrement d’Alfredo (Noiret) et où il découvre son héritage, sur pellicule : toutes les scènes de baisers censurées par le prêtre du village. Love actually, comme dirait l'autre.




Dire qu’au Maroc on vit encore en plein dedans ! Enfin bon bref…

Un joli clin d’œil à Philippe Noiret qui a éteint l’écran il n’y a pas si longtemps.

jeudi 15 février 2007

Nouvelle vague fait des remous

Nouvelle vague, un groupe qui monte, qui monte !
Des reprises de chansons rock et punk phares des 80s à la sauce bossa, reggae ou new wave, très réussies.

Pour mieux cerner ce collectif frenchie, vous pouvez soit jeter un coup d’œil à leur site web, soit voir les vidéos suivantes.

Ceci est un extrait de leur passage à Taratata, où ils entonnent leurs reprises de Blondie et Frankie goes to Hollywood. Un very smooth Heart of glass et un Relax, coquin en diable.




A écouter et réécouter aussi Dancin’ with myself, et Just can’t get enough, que Billy Idol et Depeche Mode applaudiront sûrement.

Il y a également un clip où Nouvelle vague pose sa reprise de Dance with me sur un extrait du film de Godard, Bande à part, clin d'oeil au nom du groupe. Anna Karina, Claude Brasseur, et le wonderful Sami Frey s'y essaient à quelques pas, en trio, qui matchent parfaitement avec la chanson.


A vos clicks !

lundi 12 février 2007

Mohammed Ingalls

En ces temps de PJD, c'est agréable de voir des musulmans qui savent rire d’eux-mêmes !
Une nouvelle série canadienne, très drôle, broadcastée par CBC, et qui fait beaucoup parler d’elle.
Voici un article qui lui a été consacré dans le Toronto Journal, repris par le NY Times, et repris par votre humble serviteuse, tout simplement par paresse. Les joies du copier-coller !


‘Little Mosque’ Defuses Hate With Humor


TORONTO, Jan. 15 — When it comes to producing a funny television show or movie in Canada, producers here have a reliable stable of topics: French-English relations, urban-rural dynamics and anything that involves a bumbling politician or the United States. But Islam — something of a third rail of comedy throughout the Western world — did not make the list, which is one reason the Canadian Broadcasting Corporation’s new situation comedy, “Little Mosque on the Prairie,” is attracting such attention here. “It is a risk doing a sitcom about what can be considered a very touchy subject,” said Kirstine Layfield, executive director of network programming at CBC. But last Tuesday’s series premiere attracted 2.09 million viewers, impressive in a country where an audience of one million is a runaway hit. The CBC had not had a show draw that size audience in a decade, according to the network. The show follows a small group of Muslims in, of all places, a prairie town in Saskatchewan where, in the first episode, the group was trying to establish a mosque in the parish hall of a church. A passer-by, seeing the group praying, rushes to call a “terrorist hot line” to report Muslims praying “just like on CNN,” which touches off a local firestorm. Hoping to avoid making a stir in the town, the group hires a Canadian-born imam from Toronto who quits his father’s law firm to take the job — career suicide, his father thinks. On the way, he is detained in the airport after being overheard on his cellphone saying, “If Dad thinks that’s suicide, so be it,” adding, “This is Allah’s plan for me.” Later, a leader of the Muslim group is seen defending to a local person the plan to turn the parish hall into a mosque. “It’s a pilot project,” he says, leading the man to exclaim wide-eyed, “You’re training pilots?!” A bit hokey, perhaps. But light-hearted moments like these between Muslims and non-Muslims have been few and far between in Canada of late. Last year, 13 Muslim men and five youths were arrested in the Toronto area in connection with a suspected plot to attack several targets in southern Ontario. Their case continues to wind through the courts. In September, an inquiry cleared a Canadian citizen, Maher Arar, of terrorism accusations — for which the United States deported him to Syria, where he was tortured — based on faulty intelligence from Canadian authorities. The show’s creator, Zarqa Nawaz, said that she was not trying to bridge all of the cultural gaps, but that she hoped the program could elicit laughs on all sides and perhaps foster a better understanding between Muslims and non-Muslims. “I want the broader society to look at us as normal, with the same issues and concerns as anyone else,” said Ms. Nawaz, who based the series loosely on her own experiences as a Muslim woman who moved from Toronto to the prairie. “We’re just as much a part of the Canadian fabric as anyone else.” The CBC has committed to eight episodes of the program, and is negotiating with the show’s producers for 13 more in the spring. Despite the initial success, the network is proceeding with caution, having hired a consultant to flag anything in the scripts that could offend audiences. The show has generally been well received by Muslim leaders, who welcome the light touch it brings to issues that are normally debated in numbing seriousness. “Muslims are a bit late in laughing at themselves, but we have to use humor to remedy these divisions, just like any community,” said Mohamed Elmasry, an imam and president of the Canadian Islamic Congress. The show has been criticized for treating too lightly the threat posed by radical Islam and the imams who preach it. The newly hired imam in “Little Mosque on the Prairie,” Amaar Rashid, is clean-shaven, wears tight jeans and has the “ravishing looks of a soap-opera star,” as the columnist Margaret Wente wrote in the Toronto daily newspaper The Globe and Mail. “If there’s an imam on Earth who resembles this one, I will convert to Islam, don the veil and catch the next plane to Mecca,” she added. But what some see as a weakness, others see as a strength. Syed Asad Dean, chairman of the Meadowvale Islamic Center in Mississauga, a western suburb of Toronto, said portraying Muslims as moderate members of the mainstream could have a beneficial effect on young Muslims. “More extreme Muslims are telling our youth that Canada is not interested in our community, so something like this works dead against that type of mentality,” he said. “The youth see it on television and say, hey, they recognize us and they actually made an investment to talk about us and our life in Canada.” The program’s producers have spoken with television executives in the United States, Dubai, Israel, England, Germany and France among others. The first and second episodes have been sent to networks and stations that have expressed an interest. In the United States, only cable stations have responded so far, but CBC officials say they are hoping to pitch the show to the larger networks.


Répliques

Prêche de l'imam
"Desperate housewifes ? Why sould they be desperate when they’re only performing their natural womanly duties ? »

Quiproquo
« You must have tons of information on the influence of Islam in Africa ? »
Yes, from an African prospective. You usually only hear the missionary position.


Extraits






vendredi 9 février 2007

Curry Masala

Trop de seventies tue le seventies ? Pas de problème. Penchons-nous sur le cinéma bollywoodien, très coloré, simpliste dirons certains, mais, d’après moi, très proche de la culture marocaine en particulier, et arabe en général.
Ce n’est pas pour rien que les cinémas populaires de Casablanca et de Navarre sont plastiqués d’affiches estampillées HollyBolly.

Mon père, cartésien à 98 % et philosophie je pense donc je suis à 2%, ne jure que par les vieux films français (ADN vous avez dit ADN ?) et par le Cinéma national quand il nous fait l’honneur de sortir un film qui ne soit ni prise de tête (qui a déjà subi Rhésus ?) ni sexuellement exutoire (cf : Une minute de soleil en moins, de N. Ayouch).
Bon, à titre de contre-exemple, il a quand même bien aimé Le gouverneur de l’île de Chakerbakerben, film qui très objectivement n’a ni queue ni tête, au-delà de la rime sympathique de Chakerbakerben Kerbakerbakerben. Bref, quelqu’un qui aime plutôt le cinéma qui fera travailler ses neurones mais pas trop non plus, et les émissions littéraires de la Cinquième. A priori, pas de prédispositions pour les productions de Bollywood, voire même un hermétisme total !
Ceci étant dit, un jour, il tient à m’accompagner chez mon dealer de dvds attitré. On arrive, je balance au vendeur les titres de quelques films connus de la place et j’attends que la boutique se vide pour lui annoncer, beaucoup plus discrètement 2 ou 3 films indous.
Pendant tout ce temps j’évite le regard de mon père qui n’en a pas raté une miette.
On s’en va, et il attend qu’on soit dans le cocon voiture pour me dire, sans détours :
« Tu regardes les films indous ? Eh ben, si c’est pas du grand écart culturel ! »
S’en suivi toute la panoplie de critiques contre le cinéma indien et tous les argumentaires pour le défendre, à savoir ce qui suit.
Ce sera vraiment un survol de la question, une mise en bouche comme qui dirait.

Comme il faut bien commencer par quelque chose, concentrons nous sur Shahrukh Khan, à ne pas confondre avec Gengis, Chaka (chanteuse originale de I’m every woman) ou Dominique-Strauss. Pour les non-initiés, Sharukh Khan c’est LA STAR du cinéma indien, bon tout de même après Amitabh Bachchan dit la classe. Ah Khan, là où il passe les cœurs trépassent !
Ce quarantenaire, dieu vivant en Inde, a trouvé une niche bien confortable dans le type de personnages qu’il incarne. Le malicieux-comique, bourré de charme, malgré un nez gros comme une patate, mais qui cache toujours une fêlure émotionnelle sans aucun rapport avec la btata en question. En général, les options possibles de cette sedma vont de la déception amoureuse au rejet parental dû à un désaccord sur la future bru, en passant par la mort d’un être cher.
Bon là les spectatrices lui sont déjà toutes acquises, corps et âme. Reste à rameuter les mecs. Et c’est là que la mise en image de la testostérone fait son apparition. Quelques bastons ici et là mais sans être vraiment son créneau (pour cela, s’adresser plutôt à des Salman Khan dit Gonflette-poichiches ou Hrithik Roshan dit el aouinat), du machisme amoureux genre je t’attrape la donzelle par les poignets quand elle veut s’échapper, ou encore le regard de la mort qui tue savant mélange de moi-vouloir-toi et de chromosomes XY en masse.
Bon bien sûr il pousse la chansonnette (playback vous avez dit playback ?) et nous montre son talent en bollydanse, mais ce sont des passages obligés même pour les plus bodybuildés de ses confrères, avec plus ou moins de crédibilité.
Donc, ce cher Sharukh pratique très bien sur ses spectateurs l’ascenseur émotionnel : un coup tu ries comme un phoque, un coup tu chiales comme une madeleine.
Et avec toutes ces petites épices S.K, digne représentant de Bollywood, nous concocte un poulet tandoori succulent et pour le coup digeste.
C’est mon humble avis, et comme disait l’autre, tout le monde a droit à mon avis !

Tout ça, c’est plein de couleurs, c’est vivant, et ça ne se prend pas trop la tête. C’est vrai, ça tourne pratiquement toujours autour de l’amour, la famille, les valeurs avec des clins d’œil aux références religieuses et culturelles indiennes (qu’en tant que profane on ne remarque pas forcément), avec un tour de chant par ci par là…mais…eh alors ?
On pardonne facilement les quelques incohérences du scénario tout comme on l’a fait pour Marock ou d’autres productions nationales ? Pourquoi ? Parce qu’on a de la sympathie pour des personnages ou une histoire à laquelle on s’identifie (solidarité tiers-mondiste), parce qu’ils n’ont pas les moyens d’un blockbuster américain, parce que parce que parce que…
Les chorégraphies sont magnifiques (Béjart aux oubliettes), les chansons sont tamponnées à l’encre rouge dans notre cerveau gauche et l’on se surprend à chantonner des airs plus tard dans la journée. Bon, on comprend pas un mot de ce qu’on chante et ça donne à peu près ce qu’un ado qui viendrait de commencer ses cours d’anglais chanterait : une concentration à mort sur les refrains fastoches, les yeux mi-clos et l’air ouais-je-maîtrise qui va avec.
Sauf qu’en anglais ça le fait ! En hindi ……
Et de toute façon personne ne m’entend baragouiner en hindi vu que je suis une hindiphile honteuse. Rien ne saurait entacher mon image de cinéphile super-pointue, et je serais malheureusement dans l’obligation de zigouiller ceux qui me lisent et qui connaissent mon identité. Tous les Agatha Christie lus dans le passé trouveront là toute leur utilité !

Ceci étant dit, revenons à nos vaches sacrées.
Donc, au détour des conversations bollywoodiennes, on devine même la présence étymologique de quelques mots en arabe, preuve s’il en est des invasions musulmanes du passé. Les exemples qui me reviennent en mémoire à l’instant présent sont les mots « Bass » qui veut aussi dire stop, et "Dounia" pour le monde.
Bon, je vais pas non plus vous jouer le refrain de je fais une étude sociologique du cinéma bollywoodien. Simplement, s’il y a des jours où vous êtes gavés de journaux télé gores, que vous n’avez pas une envie folle qu’on vous renvoie une vision pessimiste du monde, type Dogville qui est quand même un très bon film, que vous vous sentez l’envie de découvrir une autre culture, eh ben zou, direction un Lagaan, un Kabhie Khushi Kabhie Gham, une Mother India, un Devdas un chouia plus triste, ou un Water.
En très résumé, Lagaan c’est l’Inde sous occupation anglaise, KKKG c’est les joies et tristesses d’une famille indienne avec le couple Sharukh Khan - Kajol en amoureux ciné attachants, Mother India sorti en 1957 c’est mère courage, ou la femme indienne tiraillée entre les traditions (Parampara = traditions en hindi) et un pays qui s’ouvre à la modernité, Devdas c’est Roméo et Juliette à la sauce masala avec encore une fois Shahrukh en Roméo, et enfin Water c’est le sort réservé aux veuves en Inde, quelque âge qu’elles puissent avoir.

Ultime argumentaire ? L’Inde filmée regroupe l’un des plus haut taux mondial (me demandez pas les chiffres !) de beaux gosses et bogossates au mètre carré. La palme de la classe revient à un sexagénaire magnifique, Amitabh Bachchan, cité plus haut. Il a d’ailleurs transmis à son fils Abhishek son charme, sa voix de bariton et son mètre 90, fils qui d’ailleurs va se marier avec Aishwarya Rai, ex-miss monde, actuelle égérie l’Oréal et actrice dans Devdas. Et la boucle est bouclée.

Et puis, rien ne sert de résister, vous êtes cernés. La vague Bollywood est lancée. Le Mégarama a passé quelques crus Bolly sur ses écrans noirs, 2M cède pendant quelques nuitées du mois de Ramadan. Canal programme quelques films et Arte organise en 2005, une semaine indienne, sous la houlette de Fréderic Mitterand, ainsi qu’au Grand Rex.
Pascal de Bollywood, émigré pendant un temps en Inde, en est revenu tout imprégné de la culture mais au degré kitch suprême. Il a quand même sortie une version hindi de La vie en Rose, qui est à écouter pour le vrai décalage !
En 2004, le Centre Pompidou a organisé une Rétrospective du Cinéma indien populaire.
Au niveau mondial, le spectacle BHARATI il était une fois l’Inde cartonne, le Time a mis en couv’ Ashwarya Rai, décrétée « Nouveau visage du Cinéma » et l’une des 100 personnes les plus influentes de la planète ! Lagaan a été nominé pour l’Oscar 2002 du meilleur film étranger, Le film Water l’est également cette année en même temps qu’ Indigènes, et est soutenu par l’Unicef…

Voilà, si le sujet vous intéresse et que vous voulez en savoir un peu plus, allez voir les sites suivants :
http://www.fantastikasia.net/ (des critiques honnêtes, sans compromissions, au-delà de la fan-itude gaga).
http://www.indeaparis.com/
Si vous voulez doublez des films hindis à votre sauce :
http://www.grapheine.com/bombaytv/