samedi 20 janvier 2007

Poivrot city


Sortie nocturne prévue ce soir, et tombée dans les dépêches à la dernière minute.
Branle-bas de combat pour passer en 10 minutes du pyjama en pilou - chignon chou-fleur - couverture de rigueur (2 tiers de rime) à celui de macadam cowgirl, un peu bobo, un peu pas trop. Objectif semi atteint car l’œil somnolent me trahi, mais ma aalinach…
On prévient la parentèle, de visu, qui en profite pour jauger la composition de notre accoutrement. Attention aux courbes un peu trop apparentes car en ma mère sommeille une mère juive en puissance qui, par un commentaire m’invitera, si besoin est, à reconsidérer mon choix vestimentaire approximatif-tif, quelque âge que je puisse avoir.
A quand une Dolto marocaine ?

En tssssous cas, comme dirait ma frangine, revenons à nos moutons. Donc, je plonge dans mon moyen de locomotion attitré, et je me dirige, le volant certain vers le resto voté par tous au suffrage universel (bis repetita).
Et c’est à partir du moment où j’arrive au bout de la rue que l’on entre dans le vif du sujet. Quartier tranquille ok, mais Casa biberonne à coup de vin qui tâche tous ses enfants, toutes CSP confondues, et vous pouvez tomber sur un mec "flying in the sky with diamonds" où que vous soyez. A votre santé !

Première mise en bouche, un sosie de Laarbi Batma zigzague en plein milieu de la chaussée, l’habit sombre, l’Afro timide. Un panier à salade fait son apparition au coin de la rue, et à voir ce dernier arriver très lentement mais sûrement, phares dans la nuit, eh ben je ne sais pas pourquoi mais dans ma tête, ça enclenche directement PLAY sur la BO des Dents de la mer. Vous savez, quand la crête triangulaire apparaît à la surface, et qu’on sait bien que le nageur insouciant va bientôt morfler.
Dans le cas du nageur en eaux troubles qui nous occupe, ses radars sont aux abonnés absents. Ma kaiench fe had el denia, comme qui dirait. Il amorce même un semblant de …euh ? série de petits pas chassés, un truc virevoltant digne du théâtre du Bolchoï. A moins que ce ne soit une reconstitution d’un des match du onze national…Je ne saurais dire, et à mon humble avis, lui non plus.

Bon, je ne veux pas assister à l’engloutissement de Bouderbalaskaïa par Jaws, et continue mon chemin. Je passe devant un bar un peu louche, célèbre dans les environs, et où on ne boit pas que de l’eau ferrugineuse. Voitures garées le long du trottoir à perte de vue…pas un centimètre carré de bitume libre ! Et en double position, devant la porte de l’établissement, nos amis des dents de la mer avec la gueule arrière grande ouverte, qui avale, qui avale. Quoi ? C’est comme tu veux tu choises. En fait, pas eu le temps de bien voir vu que le feu me menaçait de passer à l’orange.

Bref, continuons notre chemin. On va bien finir par arriver de notre point A à notre point B.
Après quelques feux verts et pas mal de feux rouges, j’arrive à bon port. Salamaleks d’usage, bise générale, clins d’oeils complices, et tout ça et tout ça.
Petit coup d’œil circulaire pour dresser un état des lieux de la gargote 4 étoiles….Ca picore et ça te jette la tête en arrière du côté des filles, ça à un bon coup de fourchette et des regards de merlans frits du côté des mecs. Ajoutez à cela une énième compil du Buddha Bar en fonds sonore, et quelques breuvages, à majorité rougeâtres, disséminés ici et là. On a l’air de tenir son alcool par ici et pas de Shark attack à l’horizon, CSP + oblige.
A table, ça glou-glou plutôt gaiement. Etant buveuse passive, ça me permet de suivre la scène avec un mix de détachement et d’amusement. Je ris de bon gré aux blagues des uns et des autres et je remplis mon devoir social dans la bonne humeur.
Bref, tout va très bien madame la marquise, le dessert est bien calé dans les estomacs, on règle l’addition et chacun s’apprête à rejoindre ses quartiers. Petite marche vivifiante jusqu’aux carrioles de tout le monde, démarrage laborieux de mon côté, ceinture, on baisse la vitre, fourchette allant de 3 à 5 dhs (tarif nocturne) au compatriote qui a fait semblant de garder ta voiture et celle des autres, et c’est parti mon kiki.

Je mets ma musique de fin de soirée, ni trop rock ni franchement douce, parce qu’à cette heure-ci, c’est tout ce que l’état de mes tympans m’autorise. Dans ces cas là, j’appelle la Motown à mon secours, et Stevie Wonder laisse une Diana Ross période Supremes chanter en premier, galanterie oblige.

Soudain !!! …… (ami lecteur, tu t’endors, donc un petit rebondissement de dernière minute)…

Vouuuuuf……Je me fais doubler par un truc très rapide et très sonore. A la faveur d’un feu rouge, j’arrive finalement à hauteur de l’ovni où Petit con 1 et Petit con 2 kiffent la life en zigzaguant, eux aussi, sur la chaussée du peuple mais bien calés dans une tuture.
C’est juste post-adolescent tout ça et ça te tient dans la main une canette qui à vue de nez ne m’a pas l’air d’être du Coca.

El mouhim, quefaire-quedire, quedire-quefaire ? Pour ma part, walou ! Khelliouni nmchi naas !

Et sur ce, elle partit clopin-clopant rejoindre l’appel irrésistible de sa couette et de Morphée himself.

Finahoua l’Epilogue ? Y en a pas ! C'est pas Charlie's angels ici.

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