mercredi 10 septembre 2008

Why so serious ?


Le buzz est énorme ... les prescripteurs m'ont invité à oublier tout à-priori face à ce nouvel opus de l'homme chauve-souris, et de foncer dare-dare remettre en cause ma vision du bien et du mal.

BA'MAN ! Le caped cruisader, like a bird on the wire, le justicier dont les nuits sont plus belles que nos jours, quand son rôle de l'ennuyeux rentier Wayne cède la place à la cape rock sans l'épée.
Mais qui a peur de Batman ? Dorénavant, plus grand monde. Le comic hero devient, en un épisode, un personnage banni, l'un des fantômes de Gotham City, celui qui chute de son piédestal et que l'on finit par appeler en espérant ne pas le voir venir, à l'image d'un Candyman devant notre miroir.
Demi-dieu certes, mais dans cet épisode surtout demi-mortel, avec toute la cohorte de doutes du faillible incorruptible, et loin d'être LE personnage central.
Batman paraît ici bien pâlot face à ce maître de la blague mortelle qu'est le Why-so-serious Joker, et face au visage Face-off de Harvey Dent (Aaron Eckart qui est bon mais a du mal à nous faire oublier son côté gendre idéal). Ce sont eux les vrais Dark Knights, et ce film un tour à 360 degrés de la définition de la Morale.

Christian Bale a pourtant été un beau syphonné Patrick Bateman, rôle de psychopathe s'il en est, dans American Psycho, avec une palette de jeu plus fine que ce qu'il nous présente ici.
Aaron Eckart aka H. Dent, quant à lui, ne devient intéressant que lorsqu'il quitte son physique "lisse" (spoiler spoiler) de symbole de l'establishment ultra-vertueux.
Les acteurs oscarisables se partagent ici l'affiche. Eric Roberts est une fois de plus (de trop?) un truand, Maggie Gyllenhal manque du peps qu'elle avait en Secrétaire maso, son rôle de talon d'Achille de Batman étant moyennement exploité, et Morgan Freeman n'en sort plus de ses rôles de vieux sages ...
Mais Gary Oldman (3ème british du film avec Michael Caine et C. Bale) et M. Caine campent avec classe leur rôle de pom pom girls de la vertu tranquille ou risquée.

Trève de tralala, Apocalypse now ! On attend impatiemment l'arrivée du feu d'artifice, qui tient plus ici du champignon atomique, véritable dark knight de cet opus, j'ai nommé the Joker.
Alors, Joker ... Joker ... Joker ... Joker ... Joker, celui dont on scande le nom devant notre miroir en espérant, lui, le voir rapidement apparaître pour mettre une louche de piment dans de bons sentiments fadasses.
Heath Ledger, celui par qui le chaos arrive et qui sonne le glas de l'interprétation de Nicholson.
Son Joker nous rappelle tous ces villains ou héros ambigüs qui ont hanté les pellicules : de The Crow (avec Brandon Lee, qui léguait aussi inconsciemment son testament ciné, vu qu'il a disparu en plein tournage) à Alex dans Orange Mécanique.



Nouvelle ère, nouvelles moeurs. Ce nouveau Joker est bien évidemment aussi méchant qu'un Jafaar face à un Aladin sur son tapis volant, mais il est bien plus perverse car plus difficile à détester. Trop facile.
Il est celui par qui l'équilibre arrive, le Mal qui justifie le Bien, celui qui ébranle les convictions bien-pensantes pour mieux les ancrer, celui qui crée le capharnaüm pour apprendre à mieux jouir de l'Ordre, il est l'Anarchiste suprême ... et celui qui a les meilleures vannes !

Look débraillé à la mode d'une Vivienne Weswood (cet article justifiant mon raisonnement), faisant de lui un Punk Hero que Curt Cobain, les Cure ou Sid Vicious ne renieraient pas. Epouvantail classieux, il fait face à cette Justice League of America que Batman et Dent (1st part du film) représentent à merveille. Son visage est aussi cabossé que n'est ennuyeusement parfait celui des Bruce Wayne et Harvey Dent, et son sourire de Killer Clown est celui de qui ne prend rien au sérieux et se rit de voir une cité-marionnette et ses héros basculer aussi vite dans le chaos, sous ses baguettes de maléfique Master of Puppets (à noter la ressemblance avec Lars Ulrich, le batteur de Metallica).

D'ailleurs, les explications sur son laaarge sourire demeurent un mystère. Ils donnent bien quelques explications lors de ses inévitables monologue de méchant de service, mais laquelle croire : Why so serious, ou celle de l'époux fou amoureux ?


Etant donné que nous sommes, tout de même, dans une adaptation de comic, le spectacle est largement de la partie.



Au 1er plan, Gotham-Sin City, aimant à crime, filmée ici dans la superbe et étouffante Chicago. Reconnaissable entre 1000, elle a peut-être été choisie pour son symbole dans l'imaginaire collectif de capitale passée de la prohibition, des luttes entre des gangsters notoires, type Al Capone, vs des incorruptibles notoires, type Eliott Ness ? Elle a aussi l'avantage de tous ses buildings à la vue imprenable et au toits très pratiques pour s'envoler dans la nuit noire et obscure, obscure et sombre etc etc ...

Et nous prenons plein les mirettes les scènes d'envol de Batman, quelques vroum vroum poursuites Joker vs Batman (à noter un renversement d'un semi-remorque dont on se souviendra), et des effets spéciaux impressionants pour nous montrer le "mauvais profil" de Harvey Dent !

Ceux et celles qui ont fini par céder à l'appel des sirènes de cette traduction ciné de comic, digne de ce nom, en sont ressortis plutôt époustouflés. Qu'il soit devenu un énorme succès au box office mondial ne devrait pas vous en éloigner ... La majorité a parfois bon goût.

P.S : Les amateurs de kamehameha connaissent la sortie prochaine de l'adaptation Ciné de Dragon ball Z. A vue de nez, le navet se profile à l'horizon, mais qui vivra verra.
Et pour finir sur un sourire moins maléfique, il y aura toujours les Wall-E, petit robot aux yeux de biche dont les Eveeeee nous décochent à coup sûr des sourires plus qu'attendris. C'est très mignon, sans une once de perversité et on s'en délecte tout autant ... en attendant impatiemment l'héroïne folichonne de Happy-go-Lucky.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut,

Très beau billet. Rien qu'en le lisant, j'en ai déjà l'eau à la bouche. J'attends avec impatience l'instant où il sortira sur DVD pour l'acquérir.
Déjà, il y a quelques semaines de cela j'avais vu la bande d'annonce, et j'ai franchement aimé : il parait si différent des autres!
Allez, petit cadeau : http://uploads.imagup.com/05/1219369745_joker1jh8.gif

A+,
Mehdi

Couscous Poulette a dit…

Cet opus est vraiment différent des autres parce qu'il garde la patte comic sans ridicule comique, et parce que, on ne le dira jamais assez, grâce à l'interprétation du Joker.
Pour t'en imprégner pleinement, je te recommanderais + de le voir sur grand écran qu'en dvd. Merci pour le Noël avant l'heure :)

Anonyme a dit…

Petite impératrice, j’ai été voir Slumdog Millionnaire hier soir et j’ai pensé à toi. J’espère que ta jolie perceuse va bien et que tu as pu finir Stieg Larson.
Kuss Kuss :)

Couscous Poulette a dit…

Ca faisait longtemps que l’on ne m’avait pas appelé comme ça, et j’avais oublié cette jolie trouvaille du Kuss Kuss :)

J’aimerais beaucoup voir Slumdog et je me ferais un plaisir d’en débattre avec toi ... par mail :)