lundi 19 novembre 2007

Ecran noir


Black is beautiful !
Exit les références politiques à tous les despotes anciens ou actuels du côté du Zaïre, de l'Ouganda ou de Centre-Afrique (liste abgrégée).
Exit les grands hommes d'état, type Leopold Sedar Senghor, ex président sénégalais mais surtout poète de la négritude
Exit les disparitions violentes des années de plomb mondiales, comme celles de Biko ou Lumumba.

Gros plan sur la Blaxploitation ! Zoomons sur Shaft, Pam Grier et Cie.

Au tout début des années 70, soit près de 10 ans après la reconnaissance des droits civiques des afro-américains, qui auront sacrifié pour cela un Martin Luther King, la communauté noire-américaine bombe le torse et martèle "I'm black and I'm proud !" (slogan des black panthers).


A l'image d'un Cassius Clay, Aka Mohammed Ali, auto-proclamé "the greatest".


Le domaine artistique servira également, pour cela, de vecteur de 1er choix : musique (James Brown, Ike et Tina Turner …), et Cinéma, comme exutoires des tensions sociales.
Cinéma qui ne mettait en scène, jusque dans ces années là, que des noirs dans des rôles de big mama ("oui mamzelle Scarlett"), de majordomes aux gants blanc et autres références très Banania, équivalents à notre image "d'indigènes" ou de "bougnoule" de service, dans le cinéma colonial. "Devines qui vient dîner ce soir", en l'occurrence Sydney Poitier en fiancé surprise, sera une exception.



Comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même, la communauté se rebelle de nouveau et, réponse du berger à la bergère, rétorque "Shaft", "Coffy" (BO de Roy Ayers, à vos mules) ou "Foxy Brown" (Foxy Lady) : des films réalisés par et pour la communauté black.
Les personnages s'y affirment hauts et forts comme ébènes, avec des afros géniales, du caractère à revendre (Pam Grier, wonderful panthère noire, et uppercuts distribués en masse), un côté olé olé indéboulonnable (95 C de rigueur, tapis peau de bête ou draps rouges en satin à dispo …) et la démarche funky-groovy, au sein de la Street life.

Objectivité oblige, la filmographie blaxploitation est plutôt (et même carrément!) axée Série B.

On ne regarde Shaft (référence perso en la matière) ni pour l'histoire de ce détective privé, don juan, qui éjecte les petites frappes par la fenêtre et déambule sur les trottoirs de Harlem, ni pour le suspens haletant de l'intrigue. Encore moins sous le prétexte que le film ai gagné un oscar (un grand mystère du 20ème siècle!).
Non, on regarde Shaft pour "l'ambiance" trottoirs des bas-fonds new-yorkais, pour vivre le réveil black de l'intérieur, pour l'esthétique colorful, pour la cool attitude, et bien sûr, pour la BO de Isaac Hayes.
Sans mentionner le fait que l'on s'attend, toutes les 2 secondes, à voir débouler Huggy les bons tuyaux !



Tout comme la gent masculine (Tarantino, en tête) n'a pas élevé Pam Grier au rang d'icône pour son sens aiguë du jeu mais bien pour son profil atomique.
Celles que l'on appelait les black chicks (la poulette précitée et Tamara Dobson dixit le personnage de Cleopatra Jones) jouaient les amazones urbaines vengeresses, et accessoirement les fantasmes ambulants, pointant le canon de leur guns sur les bad boys du ghetto et d'ailleurs.
Ceci ne cite que les films clés du mouvement de la Blaxploitation. Toutes les sorties à classer série Z, et aux titres hilarants n'ont pas eu droit de cité. Mais, histoire de vous faire sourire, sachez que le mouvement a connu un "Blacula" (the black vampire).


Il faudra attendre un Spike Lee (Malcom X, Do the right thing, Inside man …) pour que la communauté trouve son réalisateur fétiche, et se détache de son exorcisme exagéré.
Au-delà de ses 1ers films engagés, dénonciateurs du racisme qui-ne-se-dit-pas d'une américaine blanche (Jungle Fever), Lee se permet des "Inside man" ou des "Summer of Sam", qui ne focusent pas sur la condition noire.
Est-ce à dire que Lee a vendu son âme au diable ou que l'ère du poing levé n'a plus lieu d'être ?

En tous les cas, la Blaxploitation fût le reflet d'une Amérique noire qui se cherche, et revendique toutes les erreurs dues à cette adolescence. Le droit au nanar !

dimanche 14 octobre 2007

Les révoltés du Bounty


Depuis quelques mois, je constate dans les conversations amicales environnantes beaucoup d’auto questionnements, voire de bilans à une étape charnière de la vie. On a 30 printemps (un peu plus ou un peu moins), et on se demande si ce que ce que nous sommes aujourd’hui nous correspond à 100% ? Est-ce que mon métier ( la Finance, le Marketing, l’Ingénierie, le Juridique etc …) me passionne ? Est-ce que mon MOI d’aujourd’hui me représente réellement, suis-je dans mon vrai ?

Je devine beaucoup en filigrane des envies de hisser haut (les voiles), Santiano, et de se laisser aller au gré du vent, naviguer à vue. Changer de cap peut-être, et soit se retrouver en eaux calmes soit dans les déferlantes du Cap Horn. Opter pour des eaux agitées mais pas troubles, et refuser le jet ski dans la piscine.

L’essentiel est d’être maître de son gouvernail, et être plus à la proue qu'à la poupe.

Zapper la kryptonite et reprendre des épinards de Popeye. Aller à l’abordage, faire chanter les canons, pour devenir, à l'aube de sa vie, un vieux loup de mer qui a enfin réussi à déchiffrer la carte de l’île au trésor.

Les « marins » d’aujourd’hui se gargarisent le gosier à grandes lampées de « il faut », de « je dois », rhum enivrant de la morale à la petite semelle. Peu de prise de risque, prêts à abandonner le navire dès que l’Iceberg sera en vue ou à noyer le navire dès qu’apparaîtront "les gau ... les gaugau ... les gaulois".



Alors, en avoir ou pas, se tatouer VTFF sur le majeur et le pointer en direction de toutes les petites pensées bourgeoises et des pirates d’eau douce, chahuter, se prendre pour Schumy sur l’autoroute en pleine nuit, être brûlant, être génial, être refuznik du raisonnable, ne pas vivre sa vie par procuration.

Etre un méli-mélo de capitaine, corsaire, simple matelot, révolté du Bounty mais refuser de devenir galérien. Etre Long John Silver, Corto Maltese et le Capitaine Haddock à la fois.

Etre un équilibriste et apprendre, à la longue, à mettre en place le filet. Céder à un sourire de pirate nouveau et inattendu, et constater que finalement, les cordes qui nous retenaient attachées au mât n'étaient pas si serrées que cela.

Lady Lady Leï, ce post est une spéciale dédicace ;)

P.S : Allez voir l’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford. Pour la performance d’acteur de Brad Pitt mais surtout pour celle du saisissant et ambiguë Casey Affleck (Bob Ford). Attention, 2 heures et quelques à voir sous Prozac avec une mini apparition de Nick Cave (caution de la dépression ambiante). On est désarçonné par la lenteur et le malaise ambiant, mais le duo d’acteurs vaut largement le détour ! Néo-western psychologique sombre, très sombre … et enchaîner directement après sur Hairspray pour ne pas reconnaître Travolta sous son costume de mamma et se dire que la vie est décidément groovy baby.

mardi 9 octobre 2007

Sway !

La gloire ça coûte cher, et ici ça se paye en une seule monnaie : la sueur !

Cette phrase, que dis-je, ce mantra martelé par Lydia, la prof de danse de la série Fame, résonne dans les crânes de ceux et celles qui ont commencé leur pré-adolescence dans les 80s.
Talkin’ about my generation ! (les Who voyons, les Who)
Du coup, j’ai une folle envie de dance floor ou de ressortir mes ballerines et mes tutus, pour quelques entrechats face au miroir. (N.B : 15 ans de non-pratique).
Alors arabesques, fièvre disco, papillotes qui s’agitent dans la rue des Rosiers, ventre lancé dans une danse hypnotique, pointes-plié-tendu orchestrées par Béjart, Leroy qui lève la jambe comme personne, ou enfin, faire passer la Moussaka à l’aide d’un pas de 2 mythique … le choix existe.
Enjoy, la sieste post-harira n’est pas une fatalité ! ;)
P.S : Ras le bol du mercure qui s'affole ! Couette moletonnée et pulls calins, où êtes-vous ?


Travolta, ancêtre de Billie Jean
Zorba, le grec ... Anthony Quinn sur les bords de la mer Egée
Fame, I'm gonna live forever, I'm gonna learn how to fly ... high
Le belly de Samia Gamal hypnothise Fernandel
Ballet sur les airs du Boléro de Ravel

Rabbi Jacob elle va danser

dimanche 23 septembre 2007

Bloguons utile : La magicienne d'Oz

Assia El Ouadie, rebaptisée affectueusement Mama Assia, est un sacrée bout de bonne femme qui dédie ses good vibes aux jeunes détenus, paumés dans un univers qui tient plus de la série Oz que de la comédie musicale du même nom.
"Mama" parce que maman de substitution dans la zonzon, un univers froid et sans émotionnel.

On a du mal à imaginer ce qu'un croisement entre Midnight express et des adolescents, qui ont quoiqu'on en dise encore un pied dans l'enfance, donnerait.
Un milk-shake amer sans doute.

Pour que nous puissions tout de même essayer de "figurer" le rendu de ce mélange indécent, jettons un coup d'oeil à cette vidéo. Ca ne fait pas vraiment référence à Oukacha ou à ses consoeurs, mais l'universalité de la thématique fait que l'on transpose automatiquement les images qui défilent aux cages aux oiseaux bien de chez nous.

Warning : Certaines images sont affreuses !


Pour plus de détails sur le sujet, vous pouvez allez toquer chez Lady Zee, Zazie, Fhamator, Rimbus, Le Guépard ... et lire ceci aussi.

A vot' bon coeur M'sieurs, Dames ! :)

mercredi 19 septembre 2007

'cos I'm bad, I'm bad


On a adoré les détester. Rouvrons la malle aux souvenirs ...




Gargamel, schtroumphement méchant

Ka, ssssssssserpent venimeux


Edgaaar, valet magouilleur dans les Aristochats


Lucifer le bien-nommé, dans Cendrillon



Rastapopoulos ... clone d'Onassis.

Et plus récemment, le chef Skinner dans le superbe Ratatouille



Sans oublier Jaafar (Aladin), l'Homme (Bambi), Joe l'indien (Tom Sawyer), Cruella (les 101 dalmatiens) et tant d'autres dont les rictus et les rires sardoniques résonnèrent dans les salles obscures.
Un post de régression totale et la pêche même en cette heure tardive. :)

P.S : Tout ça, c'est la faute à Fhamator !

dimanche 9 septembre 2007

A voté !


J’ai passé toute l’après-midi du Vendredi à exhiber mon pouce noirci à l’encre, dans une attitude de thumbs up. Après avoir entendu récemment, un peu trop à mon goût, l’expression péjorative « marocain de base », le côté nationaliste Cocorico s’est emparé de moi.
Alors A voté … en n’étant pas dupe, mais en préférant mettre mes œillères, et en revendiquant mes 2 minutes du peuple.
En espérant que la somme des autres voix uniques serviraient la même cause, mais la loi du vote veut que d’autres ont le droit de ne pas penser comme mézigue.
Et au vu du résultat, taux d’abstention oblige aussi, c’est le cas.
Je suis rentrée dans l’isoloir, en chantant en mon for intérieur « l’important c’est la rose », mais les toques nationalistes l’ont emporté.
Et apparemment Gillette a encore de beaux jours devant elles en nos contrées.

Toutefois, on ne peut pas se prétendre démocrate et refuser le jeu démocratique. On ne peut interdire à personne de penser différemment, même s’il tient absolument à limiter les centimètres carrés visibles sur son corps, à grands coups de barbes, de manches longues ou de voiles.

L’intolérance n’est pas une AOC estampillée sur les fronts bleuis du PJD.
Je ne suis pas naïve mais je n’aime pas les cabbales et les pensées uniques, aussi laïques soient elles.
Alors qui veut ne pas penser comme moi ne pensera pas comme moi, à moi de picorer pour mes propres convictions, sans rejets.
J’ai finalement choisi de rentrer vivre ici, et pour l’instant, je m’y tiens. Et je fais avec les défauts des uns et des autres, parce que le concept « marocain de base », méprisant à souhait, m’exaspère.
Quand tant de bonnes volontés se joignent, je me refuse à pointer un éternel doigt accusateur sur toutes les petites tares locales, sur la moindre « soutane » qui pointe à l’horizon ou de claquer des genoux dès que j’entend Alléluia.

J’ai la désagréable impression que tout le monde s’érige en jury d’un procès imaginaire où la présomption d’innocence est une blague. Wah !
Et ça m’énerve sûrement encore plus quand je réalise que j’ai pu me laisser aller, aussi, à jeter du bois dans le bûcher.
L’auto-racisme est un virus qui prend des proportions qui font mal à ma marocanité, et qui commence à devenir un hymne national.
J’me comprend : ce n’est pas la critique que je remet en cause, c’est l’automatisme de la critique.

Alors, comme le chantait Johnny (pas de rires :)), il faut parfois avoir « l’envie d’avoir envie ».

Et des marocains formidables, il en existe. Qui ? Aïcha Chenna, Fatima Mernissi, Jamaï père et fils, Mehdi El Mandjra, feu Driss Benzekri, Faouzi Bensaïdi pour son film « Mille mois » et 36.000 inconnus au bataillon qui méritent sûrement de paraître au panthéon des compatriotes qui font avancer le schmilblik, à grand coups de « Rock the casbah ».

Allez, chouia dial le Positivisme, pas obligé de la jouer en mood "Prozac Nation". "Ca va faire" comme diraient les québecquois. :)

P.S : Je n'ai pas cessé d'être une cinéphile convaincue mais ceci est un coup de gueule ponctuel. :) A ne pas prendre comme une leçon de morale mais comme un avis qui s'écrit, et se lit si on veut.

lundi 6 août 2007

War and prisoners


Cherchons avec les Stones un abri contre la guerre ou contre l’amour ? Le texte est ambiguë ! Gimme Shelter est mon air entêtant du moment. La chanson stonienne qui hurle dans mon crâne : « war, children …it’s just a shot away, it’s just a shot away ». Un fonds sonore quasi-classique des films sur la guerre du Vietnam.



Souvenir de samedis adolescents … réminiscences d’un numéro 6, d’une boule géante sur une plage et d’un village un peu spécial.
Enjoy … en attendant des posts plus écrits !

Bonnes vacances à tous les Aoûtiens. Puissent les jets privés ou pas, les charters, les Cessna, les tutures, les trains, les pirogues ou, que sais-je, vos tongs vous mener à bon port. ;) Que les caresses du soleil soient avec vous. Et God bless l'indice 60+ pour contrer ses fouettements.
Sur ces paroles sado-maso, je vous souhaite de rafraîchissant plouf ploufs et de joyeux glou-glou ! ;)