dimanche 1 juillet 2007

Little girl blue


Elle crie, elle vit, elle apostrophe son public … c’est un pantin féminin qui a coupé ses fils et qui n’est plus mû que par elle-même ! Et pendant ce temps là, je suis scotchée à mon écran.
Pendant 1h30, Bette Midler s’époumone sur scène, brûle sa vie, ne fait aucun compromis ni à la passion ni aux excès … Elle picole, elle a la cuisse légère, elle s’enfarine le nez, elle se bousille, et le résultat sur scène est un feu d’artifice permanent.
J’ai 15 ans, et dès aujourd’hui, je deviendrais une fan de rockeuses, bien que le seul vice qui me soit connu soit le Coca Light !

Le film en question est the Rose, inspiré de la vie de Janis Joplin, qui n’a vécu que pour son motto « You can destrow your now by worrying about your tomorrow », vous épargnant ainsi d’entendre une enième fois le Sex Drugs and Rock’n roll.
Janis, c’est un peu une amie imaginaire qui aurait vécu avec moi mes up and down en me chantant Little girl Blue, ou Kozmic Blues. Je ne peux d’ailleurs plus écouter certains de ces morceaux parce qu'ils enclenchent irrémédiablement un appel au kleenex. J’ai prié avec elle le seigneur de m’acheter une Mercedes Benz (mais ké’c qu’il faut pas raconter pour un post !) , même si elle possédait plutôt une Porsche psychédélique en diable, j’ai fais vibrer les décibels sur Bobby Mc Gee ou Down on me, parmi tant d’autres perles de culture janisienne.
Bref, Janis is Janis, et elle aura réussi en un passage éclair sur la scène musicale à inscrire son prénom dans les mémoires collectives.

Comment le monde a-t-il hérité de la légende Janis Joplin ?
Once upon a time in the South, en plein Ploucland texan (plus exactement Port Arthur) naissait une petite fille pas très jolie. Issue de la petite bourgeoisie locale, elle grandit au rythme de son hypersensibilité, qui la conduira de l’exécutoire artistique nommé peinture à celui de la chansonnette (tout comme Gainsbourg, qui était un peintre frustré).
Cette demoiselle détonne dans cette petite ville conservatrice avec son image de bad girl, à l’esprit contestataire (lutte pour les droits civiques des noirs…), la philosophie beatnik (1) et la dégaine qui allait avec.
Dans un premier temps, Janis Lyn s’en va clopin clopant étudier à l’Université du Texas, à Austin, où elle aurait gagné le concours de « l’homme le plus laid de la fac », et se met à chanter dans les bars du coin. Ses influences musicales revendiquées sont plutôt du côté du Blues black, telles Billie Holliday ou Bessie Smith, cette dernière et elle-même ayant eu des destinées pratiquement superposées.
Avant de décrocher son diplôme, elle quitte le Sud pour « the streets of San Fransisco, gentle people with flowers in their hair », répondant ainsi aux sirènes de Scott Mac Kenzie (qui ne l’a chanté qu’en 67, soyons précis).

Elle y fait ses armes au sein du groupe psychédélique Big Brother and the Holding Company, qui vivote jusqu’à la participation coup de feu au Monterey Pop Festival, en Juin 67.
Et ce jour là, né le mythe Janis ! Devant un public stupéfié, elle met ses tripes sur scène sur fonds de Ball and chain, au rythme de sa voix cassée par un régime Héroïne-Whisky (Southern Comfort). La chanteuse des Mamas and papas, Mama Cass Eliot, en reste bouche bée, et je dis ça pour rester polie !
Il faut noter que durant ce festival, préambule à Woodstock, de nombreux talents sont devenus des légendes du rock, comme Jimmy Hendrix, the Who ou Otis Redding.

L’année suivante, Janis et son groupe sortent Cheap Thrills qui contient notamment la version la plus bluesy sur terre de Summertime, Piece of my heart, Ball and chain
Elle quitte son groupe et en créé un autre, the Kozmic Blues Band, avec lequel elle enregistre en 69 (année érotique) I got’dem all Kozmic Blue again mama, qui est, comme son nom l’indique on ne peut plus bluesy : Kozmic Blues, One good man, Little girl Blue, ou Try. La Janis tristouille y fait des étincelles.
L’année suivante, en 70 et à seulement 27 ans, pendant qu’elle enregistre l’album Pearl, à L.A, cette écorchée vive a la très mauvaise idée de faire un duel sous le soleil avec une surdose d’héroïne. Bien que s’étant entraînée pendant des années à la consommation intensive de drogues de toute sorte, ce jour-là, elle dégainera moins vite, et s’éteindra toute seule dans sa chambre de motel.
Son album héritage comprend Bobby Mc Gee et l’une des dernières chansons qu’elle ait enregistrée est Mercedes Benz.

L’aspect Drug and Rock’n roll est clos, mais n’oublions pas que la petite fille au physique ingrat aura tout de même été une sacrée coquine, attirant dans son lit hommes et femmes, sans aucune distinction des genres. A noter qu’elle a batifolé avec Leonard Cohen (Chelsea hotel est dédiée à Janis) et Pickpen des Greatful dead, et qu’elle a failli dévorer tout cru Jim Morisson et de nombreuses célébrités et inconnu(e)s au bataillon.
Une anecdote veut qu’après sa performance au Monterey Pop Festival, elle fût approchée par la Columbia Records, en la personne d’un record chief pour faire partie de leur écurie. Elle aurait rétorqué qu’elle ne signerait que si ce jeune homme acceptait de faire la bête a 2 dos en sa compagnie.

Epilogue : Comme vous l’aurez constaté à la lecture de tout ce qui a précédé, Janis n’aura guère eut que 3 ans de gloire de son vivant (67 à 70), et précisons aussi que tout le monde n’est pas fan de sa voix. Je me souviens d’un collègue étudiant qui m’a affirmé royalement que sa grand-mère pourrait faire mieux (connard, m’étais-je dis entre les dents). Janis, on n’a pas le droit de ne pas aimer ! Je suis parfaitement anti-démocratique là-dessus, ou bikhir ! Une femme qui vous balance à la figure « It’s all feeling. When I’m singing, I’m not thinking », eh bien, mesdames et messieurs, on ne peut qu’agréer !
Un autre sacrifice humain aux dieux du Rock, vu qu’elle a plongé la tête la première dans le triangle des Bermudes du milieu qui veut qu’une star se doive de « débrancher le micro » avant ses 28 ans. A l’image du Wild Thing-Jimmy Hendrix (15 jours avant elle) et Jim Morrison qui a signé the End quelques mois plus tard, miss High on dopes n’a pas dérogé à la règle tacite.

I never found out why
I keep pushing so hard a dream,
I keep trying to make it right
Through another lonely day
Kozmic Blues

(1) Un beatnik n'est pas un hippie, la différence étant que les beatniks ont été les premiers à rejeter la société de consommation, avec un discours intello et libertaire, différent du « Peace an love » des hippies. Grosso modo.

samedi 16 juin 2007

Quatrains littéraires


Sur 1ère invit’ d’une Zazou, suivie d’une autre par un certain Braindamage, je me vois « forcée » de céder à la pression populaire, et avec plaisir :)
Questionnaire de Procuste … en d’autres termes, quelles sont les quatrains littéraires qui m’ont bercé, ceux qui trônent actuellement sur ma table de chevet, ou enfin, ceux que mes doigts feuilletteront dans un futur plus ou moins proche, tandis que j’adopterais ma pause mauresque favorite (cf héroïnes des tableaux orientalistes). Trèves de blabla introductif, voici donc les réponses en bonne et due forme, par packages de 4.

Les quatre livres de mon enfance

- Marcel Pagnol : La gloire de mon père et Le château de ma mère ont signé mon introduction à la lecture. Sans oublier les magnifiques leçons de vie de mon père en fonds sonore, à la lecture intensive de Topaze (ou le réveil des niais).
- Le mystère de la chambre jaune, les Agatha Christie et Cie, n’en déplaise à certains Braindamage de leur ptit nom. Autant de lectures policières qui font qu’aujourd’hui, je suis devenue un de ces êtres détestables avec qui on ne peut pas regarder un film à la Cluedo sans qu’ils vous énoncent toute la liste plausible des assassins. Indice : cherchez toujours la personne la moins évidente (le serviable de service, un déjà mort, le narrateur ...).
- Les manuels scolaires d’Histoire dans lesquels je plongeais dès achats pré-rentrée, notamment les chapitres sur la mythologie grecque. L’amour de l’Histoire m’est resté depuis
- Mafalda … j’adore Mafalda

Les 4 auteurs que je lirai et relirai encore :

- Le Prophète de G. Khalil Gibrane, que d’ailleurs, je picore régulièrement
- Amélie Nothomb : depuis les piques assassines de Hygiène de l’assassin, j’ai régulièrement besoin d’un vaccin de rappel.
- Daniel Pennac : pour la gouaille, pour le Belleville de l’auteur, pour les us et coutumes de la famille Malaussène, pour toutes les expressions trésor qui m’on longtemps trottées dans la tête (« mes cheveux se sont dressés autour de mon cœur », « la vendeuse …a la gentille tête d’un écureuil qui aurait conservé ses noisettes dans ses joues »). L’auteur crée une connivence avec son lecteur qui sourit toutes les 2 pages, un de ces sourires complices qui signifie « ok, j’ai compris ton jeu de mot ».
- Spontanément, j’aurais dis Amine Maalouf, mais ces derniers temps, ses écrits m’ont moins transporté. Alors, je le poignarde frontalement et je vais le tromper allégrement avec Gabriel Garcia Marquez ; d’ailleurs, Mémoires de mes putains tristes n'en peut plus de me faire des appels de phare répétés depuis ma biblio.

Les 4 auteurs que je ne lirai probablement jamais

- BHL (pensée Béchamel comme le relevait si bien une chronique des Inrocks). Il a déjà été cité en réponse, par Label Ash, mais en même temps je le pense
- Les auteurs à écriture prétentieuse, pompeuse, plus les brouteurs de Lexomil, type Virginie Despentes. Ma curiosité pourrait éventuellement me pousser à lire les 10 premières pages, mais au-delà, je fais un blocage féroce sur les écrits qui légitiment les tendances suicidaires d’un certain microcosme lectorale.
- Betty Mahmoudy, auteur de Jamais sans ma fille. Je ne ferais pas gagner le moindre kopek à cette dame. Cet ouvrage a enfoncé le clou d’une image des musulmans en Occident, déjà bancale.
- Arno Klarsfeld : Je n’aime pas ce type. D’ailleurs, il légitime mon dégoût à chaque fois qu’il commet une interview.

Quoique l’excès du terme « jamais » me turlupine. Vous savez, ces histoires de fontaines dont l’eau pourrait être bue un jour …

Les 4 auteurs que je ne lirai probablement PLUS jamais

- Balzac : Moooon dieu cette montée des marches qui n’en finissait plus, dans les 1ères pages de La peau de chagrin.
- Tous les pervers qui ont rédigé les manuels scolaires de physique-chimie, trauma sévère du lycée !
- Agatha Christie : J’en ai fais le tour avant mes 18 ans, pour passer à des lectures plus « nourrissantes ».
- Dan Brown : J’ai lu en catimini le Da Vinci Code et j’ai été déçue. Tout ça pour ça.

Les 4 premiers livres de ma liste à lire ou à relire

- Enfin m’initier à Yasmina Khadra, en commençant par l’Attentat. Ben oui, j'ai un train de retard :)
et relire
- Fatima Mernissi, parce que le Maroc a aussi ses féministes. Et toute douce, par dessus le marché.
- Mon nom est rouge de Orhan Pamuk. Tout ce qui touche à l'Age d'or de l'Islam, je dévore à pleine dents. Ce bouquin a en plus l'avantage de l'originalité de la narration (point de vue de la victime qui git au fonds d'un puit) .
- Marche ou crève, de Stephen King . Je me souviens de 2 stations de bus ratées tellement j’étais immergée dans cette histoire de 100 marathoniens dont il ne restera qu'un. J’aimerais m’assurer qu’il méritait vraiment le souvenir.

Les 4 livres que je suis en train de lire :
- Au bonheur des Ogres : Pennac, toujours un délice
- Le livre noir de Orhan Pamuk (je l’ai démarré il y a … un an, je crois)

Une lecture quadruple ? C’est-y dieu possible ?

Les 4 livres que j’emporterais sur une île déserte :

- Le Prophète
- Tous les Rolling Stone magazine (avec couv’) depuis 1967
- Au choix 10.375 plats à base de noix de coco ou Guide de survie en milieu hostile
- Construction de radeau for dummies
Par honnêteté intellectuelle, je tiens à préciser que j’ai rédigée ceci avant de lire la réponse de Lato Sensu, ce qui en plus de BHL, en doublon avec Label Ash, commence à faire beaucoup. D'où mon questionnement suivant : est-ce une question de références communes ou de hasards ?

Les premiers mots d’un de mes livres préférés

African Psycho de Alain Mabanckou, n'est pas mon livre préféré du tout. C'est mon coup de cœur « jaquette » le plus intense, à la hauteur de ma déception à la lecture de l’ouvrage. Abandon fracassant au bout de 70 pages pour cause de classement dans ce que j’appelle, les lectures masculines : une tonne de sexualité agressive et de références aux premiers émois amoureux adolescents. Bref, ça ne me parle pas.
« J’ai décidé de tuer Germaine le 29 Décembre. J’y songe depuis des semaines parce que, quoi qu’on dise, tuer une personne nécessite une préparation à la fois psychologique et matérielle. Je crois à présent être dans un état d’esprit même si je n’ai pas encore choisi le moyen avec lequel j’accomplirai mon acte. C’est désormais une question de détail.
Je préfère sur ce point pratique me laisser une marge de manœuvre et ajouter ainsi une dose d’improvisation à mon projet.
Non, je ne cherche pas la perfection, et loin de moi cette idée. En réalité, je n’aime pas prendre à la légère ce que j’entreprends, et ce n’est pas un meurtre qui me ferait changer ma façon de concevoir les choses…
»

Les derniers mots d’un de mes livres préférés

Pas de derniers mots en tête. Par contre j’ai adoré cette tirade dans Mr Malaussène, très exactement à la page 329 :
« D'où ça te vient cette religion de l'amour, Benjamin ? Où est-ce que tu l'as chopée, cette vérole rose? Petits cœurs qui puent la fleur ! Ce que tu appelles l'amour...au mieux des appétits ! Au pis, des habitudes ! Dans tous les cas, une mise en scène ! De l'imposture de la séduction jusqu'aux mensonges de la rupture, en passant par les regrets inexprimés et les remords inavouables, rien que des rôles de composition ! De la trouille, des combines, des recettes, la voilà la belle amour !
Cette sale cuisine pour oublier ce qu'on est ! Et remettre la table tous les jours ! Tu nous emmerdes, Mallaussène, avec l'amour ! Changes tes yeux ! Ouvres ta fenêtre ! Offres-toi la télé! Lis le journal ! Apprends la statistique ! Entre en politique ! Travailles ! Et tu nous en reparleras de la belle amour ! ...
»

Je passe donc le bâton du relais aux personnes suivantes, dont les réponses devraient être conformes aux personnages en question :
Le guépard : A force d’insister, il finira par céder (et ça rime !)
P.S : Les Stones sont en concert ce soir au Parc des Princes :(

dimanche 10 juin 2007

Vol au-dessus d'un nid de coucous allemands

Loin des cascades spectaculaires de l’inspecteur Derrick, à reléguer tout au plus à des dimanches pluvieux, la fière Germanie recèle des trésors d’artistes à l’extravagance folle.
Entre un Karl Lagerfeld au phrasé sarcastique magnifique (fan absolue je suis) et une cohorte de mannequins blondes, on trouve quelques personnages qui ont fait de l’extravagance un mode de vie et d’expression.

Le 1er nom qui me vient à l’esprit est Klaus Nomi, puis en me retriturant quelque peu les méninges, jaillissent également un inquiétant Klaus Kinski et une folle punkette Nina Hagen.
Voici un tableau succinct de la dinguerie prussienne.

KLAUS NOMI
Petit Pinocchio extraterrestre, Klaus Nomi était la quintessence de l’esprit Underground new-yorkais (exporté d’Allemagne). Il se devait ainsi de mourir dans des conditions glauques au possible. Au choix, overdose, sida …En l’occurrence, c’est le virus qui aura eu raison de lui.

Ce gay-lurron, aux faux airs du Petit Prince, posait sa tessiture de ténor mix castrat sur des airs de cabarets. Mmmm, de Simple man à Waisting my time, difficile de définir le style Nomi. Androïde du côté vestimentaire, maquillage de geisha, voix d’opéra, être bizarre … tout cela à la fois.
Choriste de Bowie, période Ziggy Stardust, au cours d’un Saturday Night Live d’anthologie, ces 2 doux dingues ne pouvaient que s’entendre. C’est d’ailleurs cette apparition télévisée de 1978 qui propulsera Nomi au rang d’icône. Il n’aura été, cependant, qu’une comète filante étant donné qu’il sera l’un des 1ers cas de stars mortes du Sida, au début des 80s, avec Rock Hudson.
Pour les curieux, vous pouvez essayez de vous procurer « The Nomi Song », le film docu qui lui a été consacré il y a 2 ou 3 ans.




KLAUS KINSKI


L’autre Klaus a ceci de commun avec un Jack Nicholson, qui est que leur visage les prédispose naturellement à des rôles de diablotins ou de carrément siphonnés.
Klaus, qui dans la vie était un peu Shining aussi, a cumulé les rôles de personnages à ne pas croiser dans une impasse déserte, un soir de pleine lune.
Marquis de Sade, Nosferatu, Jack the ripper, il fut tout cela à la fois, et avec une aisance à intégrer le personnage qui en dit long sur le fait que ce n’étaient pas vraiment des rôles de composition.

Les anecdotes sur ses frasques lors des tournages sont sans fin. Son histoire de Haine/Amitié avec le réalisateur Werner Herzog pimentait leurs projets ciné en commun. Les crises de Kinski lors du tournage de « Aguirre » en Amazonie font partie des légendes des making-off, et ont même donné naissance à un docu de Herzog himself, baptisé « Ennemis intimes ». On y voit Klaus, régulièrement la machette à la main, et multipliant les attaques verbales et physiques à l’encontre de Herzog.

Dans cet extrait, on y apprend d'ailleurs que les indiens enrôlés dans le film comme figurants avaient proposé à Herzog de tout simplement liquider la peste Karl.

N’étant pas à une brouille près, il était également fâché avec sa fille, Natassja, pour un passage quelque peu incestueux dans l’une de ses autobiographies.

Hormis l’aura trash de l’individu en question, sa filmographie est plutôt inégale. Il aura aussi bien mixé les œuvres réussies :
- le polar Lautner-ien Mort d’un pourri
- le western spaghetti Sergio Leone-ien Pour quelques dollars de plus
- un petit rôle dans Docteur Jivago
- Jack l’éventreur …..

que les navets retentissants, mais qui avaient l’avantage certain d’être une manne à fric :
- A la poursuite de la Pierre sacrée, un espèce de machin entre « A la poursuite du diamant vert» et « Indiana Jones », qui déjà ne sont pas ce que Hollywwod a produit de plus réussi
- Androïde
- Les poupées sanglantes du Docteur X
- Shangaï Joe

Bon, alors pour le 2ème Klaus, c’est fait !

Nous en arrivons ainsi, lentement mais sûrement, vers la seule représentante féminine de la folle Germanie, dans ce post.


NINA HAGEN


Une vraie Punkette en diable, une rockeuse trash, qui chantait du Janis dans les clubs avant la gloire. D’ailleurs, c’est fou (on reste dans la thématique!) comme toutes les rockeuses underground se réclament de Janis, bien que selon moi, aussi sympathiques me soient elles, aucune n’arrive à la cheville de la Queen of the Bees. Mais laissons là Janis, qui fera mes choux gras dans un post spécial que pour elle.

Nina donc ! Née berlinoise de l’Est dans les 50s, elle se fait expulser manu militari d’Allemagne en Décembre 1976, pour cause de "trop de trash tue le trash". Elle prend un aller simple vers Londres, capitale Rock et Punk s’il en est. Ses potes sur place sont, entre autres, les Sex pistols.

Elle repart en Allemagne, crée un groupe, et sort son 1er album en 1978, sous le nom de Nina Hagen Band. Néanmoins, son album le plus célèbre restera Unbenhagen, écrin du célèbre African Reggae.

Nina a l’avantage certain, sur les 2 autres gugus de ce post, d’être encore parmi nous, bien qu’elle se fasse rare. Et en parlant de rareté, vous trouverez sur ce lien des extraits de concerts et autres apparitions de Nina qui ne font pas partie des images habituelles que l’on connaît d’elle.

Voici pour un tour d'horizon d'une Allemagne déjantée, bien loin des séries ennuyeuses où les soft courses poursuites sont à la gloire de BMW.

Pour la petite histoire, Nina Hagen, mis à part African Reggae, c'est pas ma tasse de thé.

Nina (Hagen), sors de ce corps !


They tried to make me go to rehab ...
... I said No No No

dimanche 3 juin 2007

On a tous quelque chose en nous de Hay Mohammadi

J'ai un air qui me trotte dans la tête depuis une bonne semaine. Je le chantonne à longueur de journée et le décline sous tous les formes : siflotté, susurré, chantonné, tapé sur des djembés de fortune (tableau de bord, bout de table ...).

C'est Allah ya moulana des Nass El Ghiwane, repris en hommage bougif par une jeune marocaine au joli timbre de voix (Nabila Maan). Hit Radio, en bonne représentante de la branchitude ambiante, le passe en boucle. Et pour une fois, je cède à la "tendance" (qui avec le mot "hein" me fait courber le dos et montrer les canines).

Bien entendu, rien n'égale la version originale des Rolling Stones de l'Afrique, et de Hay mohammadi plus précisément. D'ailleurs, en farfouillant dans les dédales du net à la recherche du clip de Allah ya moulana, j'ai déniché ce petit bijou qu'est "Transes", un film- docu sur les Nass El Ghiwane.




On y retrouve les cinq casablancais de choc, notamment sur scène et à travers le morceau El Sinya, qui est ce que l'on pourrait appeler un ciment générationnel : parents et enfants d'aujourd'hui reprennent tous en choeur ce monument national. Roots, comme dirait quelqu'un de ma connaissance.
Au hasard de mes lectures, j'ai appris que cette chanson était un refrain chantonné par un clochard de Hay Mohammadi. Bba Salem, le clodo en question, fredonnait en boucle :

"Ya li ma cheftouni rahmou aalia
Ouana rani mchit , ouana rani m'chit oua el haoul ddani
Oualdia oua h'babi ma skhaou biya
Bahr el ghiwane ma d'kheltou bel3ani !"

Ce qui est tombé dans l'oreille de Batma, qui l'a complété en la version que l'on connaît.

Enfants chéris de mon bitume national de Lalla Casablanca, Larbi Batma, Boujemaa, Omar Sayed, Allal Yalla et Paco ont réussis à apporter jusqu'à nous cet air lancinant des années 70. Reflétant largement l'ambiance sociale du moment, les mélodies du groupe laissent transparaître le profond mal-être d'une jeunesse marocaine qui n'allait pas tarder à être muselée par des années de plomb castratrices.

Et c'est en cela que le film est également marquant. On sent à plein nez le Maroc et ses mouvements sociaux, ses rites, son mélange de cultures africaines, musulmanes, païennes, rurales et citadines, et l'art populaire comme moyen d'exorciser le blues latent.

Les concerts sont des scènes de transes générales, et les Ghiwane sont à l'image de vraies rock stars face à des fans hystériques ! Sauf que dans le cas présent, les midinettes ennamourées sont remplacées, majoritairement, par des moustachus testostéronés à patte d'éph'.

Bref, écouter Nass El Ghiwane me réconcilie avec beaucoup de choses, notamment le fait d'être moi-même d'ici, quoiqu'ayant parfois le sentiment d'être d'ailleurs.
Et j'en apprécie d'autant plus la version de Nabila Maan car elle représente exactement la jeunesse marocaine d'aujourd'hui : les traditions sont là, tatouées dans les subconscients tel un label indélébile ; on reconnaît sa marocanité, voire sa casouité intensive, mais la modernité n'en recule pas moins.

C'est un caftan un peu court, c'est une belgha au pieds d'un jean, c'est une darija batarde, c'est des ptits jeunes tout droit sortis de mangas japonaises ou de BD gothiques attablés dans une mahlaba (croisés hier, sur leur chemin vers L'Boulevard des jeunes) ... c'est le mix de l'ouverture, et c'est ça le Maroc qui m'émeut : une Babel qui se reconnaît en tant que telle.

jeudi 24 mai 2007

Féch'

Il y a des jours où on a envie de hacher des p’tits doigts, de croquer des chevilles, de tirer des cheveux ou de carrément mettre des coups de boule !
Des jours où j’aimerais être une praticienne chevronnée du karaté. Pas pour la beauté du geste ou la zénitude sous-jacente de ce qui fleure bon l’Extrême-Orient, non … juste pour avoir la latitude de tacler quelques rotules dans les coins.
Et en ces jours de désespérance ponctuelle de la race humaine, en général, et de la locale, en particulier, mes lèvres qui n’arrivent pas à se décrisper se figent dans leur position fermée de demi-cercle boudeur.
Pas une moue sur pellicule à la Bardot (que je vois même pas pourquoi que j’la cite celle-là), non non, une moue à la Tex Avery et Disney réunis.
Bref, je fais la gueule !

Quand je suis dans cet état de « j’veux zigouiller sec – à bas les con(ne)s », pour me réveiller les zygomatiques, je me dirige allégrement vers la belgitude déjantée d’un Benoît Poelvoorde, parce qu’un Gad et son univers naïf ne me serait pas d’une efficacité première.

Avertissement : Je reconnais à Poelvoorde et son personnage fétiche de Mr Manatane un humour qui serait un peu gras par moment, voire borderline (les termes qu’il fait bon glisser dans les conversations). Mais bon, je ne vais pas jouer les précieuses, cet extrait me faire rire.
Allez, ma féminité souffrira bien cette encoche ponctuelle. Bienvenue à ceux qui ne lèveront aucun sourcil au visionnage de ce qui suit.

A toi Benoît …


dimanche 20 mai 2007

Florilège Cannois


En cette journée des 60 ans du Festival de Cannes, voici un TOP 10, très subjectif, des meilleurs films ayant reçu la Palme d'Or.

J'aurais bien inclus Kagemusha de Kurosawa (1980) et Yol de l'excellent Kiarostami (1982), heureux papa des magnifiques Ten et Le Ballon blanc, mais je n'ai pas encore vu les 2 premiers films cités. Vous aurez donc compris que la liste suivante n'inclus que les films vus par mon auguste personne, et qu'il se pourrait que j'en oublie des chefs d'oeuvre, qui auraient tout aussi droit de cité.
Enfin bref, j'ai donc bien précisé top 10 perso.

P.S : N'oubliez pas le p'tit click sur affiche car extraits il y a.

Ceci étant dit, A VOS SOUVENIRS !


1947
DUMBO

Production W. Disney
Des éléphants roses et des
éléphanteaux qui volent

1953
LE SALAIRE DE LA PEUR
Réal : H.D Clouzot
Convoi fatal (?) pour Montand




1960
LA DOLCE VITA
Réal : F. Fellini
"Marceeeeelloooooo"


1963
LE GUEPARD
Réal : L. Visconti
"Il faut que tout change pour que rien ne change"

1966
UN HOMME & UNE FEMME
Réal : C. Lelouch
Chabadabada

1967

BLOW UP
Réal : M. Antonioni
Vanessa Redgrave et une courte
et quelque peu dévêtue apparition
de Jane Birkin

1971
LE MESSAGER

Réal : J. Losey
Une BO archi-connue


1976
TAXI DRIVER
Réal : M. Scorsese
U talkin' to me ?

1984
PARIS TEXAS
Réal : W. Wenders
Natassja Kinski on the road

1993
ADIEU MA CONCUBINE
Réal : C. Kaige
Triangle amoureux des 20s à Mao


1994
PULP FICTION
Réal : Q. Tarantino

"Oh putain le con, j'ai buté Marvin ! "